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Londres reprend à Paris la suprématie sur les marchés boursiers dans un contexte d'incertitude politique croissante en France.

Le marché boursier de Londres dépasse celui de Paris en raison de l'incertitude croissante liée à l'imminence des élections législatives en France.

Le foyer de la Bourse de Londres, vu en septembre 2023.
Le foyer de la Bourse de Londres, vu en septembre 2023.

Londres reprend à Paris la suprématie sur les marchés boursiers dans un contexte d'incertitude politique croissante en France.

Valeur totale des actions cotées en France s'élève actuellement à environ 2,82 billions de dollars, un peu moins que les 2,91 billions de dollars de valeur des actions cotées au Royaume-Uni, d'après un rapport de Bloomberg. Le mardi, l'indice CAC All-Share à Paris était encore légèrement supérieur à son équivalent FTSE de Londres, même si ce dernier représente 98% de la valeur de la bourse de titres du Royaume-Uni.

Le changement dans les marchés boursiers européens, avec Londres redevenant le plus grand, est principalement attribué aux élections anticipées inattendues appellées par le Président français Emmanuel Macron après que son parti a subi une importante défaite aux élections européennes des législateurs de l'Union européenne, explique Axel Rudolph, analyste senior de la plateforme de trading IG Group.

"Les marchés financiers n'apprécient pas l'incertitude, et le brusque retour à droite dans les élections européennes françaises a suscité des inquiétudes chez les investisseurs," a-t-il expliqué à CNN.

Depuis les élections, le CAC 40 des 40 premières valeurs françaises a perdu plus de 5% de sa valeur, soit une perte de 160 milliards de dollars, car les investisseurs réfléchissent aux possibles conséquences d'une influence accrue de la Rassemblement nationale au parlement de la France, la deuxième économie européenne.

La première ronde des élections françaises est prévue pour le 30 juin, suivie d'une seconde ronde le 7 juillet. Selon un sondage OpinionWay publié la vendredi dernière, 32% des répondants planifient voter pour la Rassemblement nationale dans la première ronde, contre 25% pour une coalition de partis de gauche et 19% pour la plateforme de Macron.

Les actions bancaires françaises ont particulièrement souffert depuis les élections. Les actions de Societe Generale ont chuté de manière spectaculaire de près de 14%, tandis que celles de BNP Paribas et Credit Agricole ont baissé de 10,6% et 11,2% respectivement. Les investisseurs sont inquiets qu'un parlement gouverné par la Rassemblement nationale puisse pénaliser les banques et imposer des taxes supplémentaires sur elles, comme cela est habituellement le cas avec des gouvernements populistes.

Une autre raison de la baisse des actions bancaires françaises est la grande quantité de dette publique que détiennent les banques. Les prix des obligations de dette publique de ce pays ont baissé depuis les élections, entraînant une augmentation des taux d'intérêt demandés par les investisseurs en raison du risque perçu plus élevé d'en détenir la dette.

Un parlement contrôlé par la Rassemblement nationale pourrait être défiants en termes de réduction de la dette massive du gouvernement français, qui équivaut actuellement à 110,6% du PIB brut, et pourrait même l'accroître. De plus, une assemblée profondément divisée aurait également du mal à réduire le déficit budgétaire, qui a atteint 5,5% du PIB last year.

En revanche, les marchés financiers britanniques restent relativement stables, a déclaré Rudolph. Le Royaume-Uni prépare ses élections générales prévues le 4 juillet, avec le Parti travailliste prédit pour gagner de manière significative. En outre, la baisse de l'incertitude autour du Brexit et la sortie du Royaume-Uni d'une brève récession ont poussé les investisseurs à acheter des actions de sociétés britanniques, leurs valeurs historiques par rapport aux actions françaises devenant plus attrayantes.

"Il y a des signes croissants que le Royaume-Uni devient intéressant pour les investisseurs étrangers, compte tenu de sa sélection de sociétés stables et génératrices de liquidités qui sont bon marché par rapport aux actions françaises historiquement", a ajouté Richard Hunter, directeur des marchés d'Interactive Investor.

Pendant ce temps, la Rassemblement nationale en France a promis d'augmenter les dépenses publiques et de réduire la TVA sur l'électricité et le carburant si elle monte au pouvoir. Les agences de notation gardent un œil attentif sur la France, l'un des pays le plus endettés de l'UE. Last month, S&P a réduit la note de crédit à long terme de la France et a prévu que le déficit budgétaire se réduirait à 3,5% du PIB en 2027, significativement plus élevé que la cible actuelle du gouvernement de 2,9%.

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