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Des centaines d'employés du Washington Post ont organisé une journée de travail historique, laissant le journal dans l'embarras pour couvrir l'actualité.

Alors que le public avait un aperçu d'un monde sans l'armée de journalistes du WaPo, à l'intérieur des bureaux du journal, les rédacteurs publiaient des articles sous une signature incognito.

Le personnel du Washington Post marche sur un piquet de grève au début d'une grève de 24 heures....aussiedlerbote.de
Le personnel du Washington Post marche sur un piquet de grève au début d'une grève de 24 heures dans le cadre de négociations contractuelles prolongées devant le bâtiment du Washington Post à Washington, aux États-Unis, le 7 décembre 2023..aussiedlerbote.de

Des centaines d'employés du Washington Post ont organisé une journée de travail historique, laissant le journal dans l'embarras pour couvrir l'actualité.

C'est la signature apposée sur la grande majorité des articles du WaPo jeudi, alors que les employés syndiqués du journal ont organisé une grève d'une journée entière contre le journal appartenant à Jeff Bezos, un acte de protestation qui n'avait pas été déployé contre l'entreprise depuis les années 1970.

Alors que le public avait un aperçu d'un monde sans l'armée de journalistes du WaPo, à l'intérieur des bureaux du journal, les rédacteurs ont publié des articles sous une signature incognito, dans le but de maintenir le flux d'informations vers les millions d'abonnés payants de l'organe de presse. Cela n'a pas été facile. La manifestation a privé le WaPo d'une grande partie de son personnel sur plusieurs bureaux importants. Il suffit de dire que le débrayage n'a pas gêné la direction, ce qui a permis de mettre en évidence le rôle important que jouent les journalistes chaque jour.

Avec cet arrêt de travail, qui a pris fin vendredi à 0h01 (heure française), les membres du personnel ont cherché à exercer une pression supplémentaire sur la direction, qui cherche à obtenir un nouveau contrat après 18 longs mois de négociations. Les manifestants protestaient également contre la réduction de 10 % des effectifs annoncée récemment.

Au lieu de rédiger des articles, les membres de la Guilde du Washington Post ont passé la journée à faire du piquetage dans le froid de décembre. Devant le siège du journal à Washington, D.C., les manifestants ont scandé des slogans, chanté des chansons pro-syndicales et brandi des pancartes réclamant un "FAIR CONTRACT NOW". Le syndicat estime que plus de 700 employés ont participé à l'acte de rébellion et qu'environ 400 employés se sont rendus à la manifestation physique, qui comprenait un rassemblement de 12 à 14 heures.

La Guilde, qui a demandé à ses lecteurs de ne pas s'engager dans le contenu du WaPo en signe de solidarité, a reçu le soutien du président Joe Biden. On m'a dit que la Maison Blanche, la campagne de Biden et le Comité national démocrate s'étaient tous abstenus de s'engager avec le journal et d'élever son contenu.

Le syndicat négocie depuis un an et demi un nouveau contrat avec les dirigeants, mais il n'est pas encore près de parvenir à un accord. Les salaires, en particulier, restent un point d'achoppement majeur entre les deux parties. Les cadres ont proposé une augmentation de 2,25 %, mais les membres du syndicat ont rétorqué que c'était beaucoup trop peu compte tenu des récentes pressions inflationnistes. La lenteur des négociations n'a pas aidé non plus, provoquant la consternation et la frustration des membres à l'égard de la direction.

Malheureusement pour les membres de la Guilde, ce conflit de travail survient alors que le WaPo est en proie à des difficultés financières, le journal étant en passe de perdre 100 millions de dollars cette année. A cette fin, l'équipe de direction du WaPo a pris des mesures pour réduire les coûts, annonçant en octobre qu'elle avait l'intention de réduire ses effectifs par le biais de départs volontaires. Les employés du WaPo se sont opposés à la nécessité de procéder à des réductions, soulignant souvent que le journal appartient à M. Bezos, l'un des hommes les plus riches du monde. Pour sa part, M. Bezos a souligné qu'il souhaitait que le WaPo soit financièrement solvable.

Patty Stonesifer, directrice générale par intérim du WaPo, a indiqué aux employés, lors de l'annonce des rachats, que l'entreprise avait "dépassé ses dépenses" sous l'ancien patron Fred Ryan et que la direction devait "redimensionner" l'entreprise. La semaine dernière, M. Stonesifer a prévenu les employés que si 240 personnes ne se portaient pas volontaires pour l'offre de rachat, des licenciements s'ensuivraient. Lors d'une réunion tenue cette semaine, M. Stonesifer a déclaré que 175 employés avaient déjà accepté les offres de rachat avant la date limite de la semaine prochaine.

On ne sait pas encore quand ces licenciements interviendraient, s'ils s'avéraient nécessaires. Il est difficile d'imaginer que le WaPo puisse licencier des employés quelques jours avant les vacances de Noël. Mais si le journal n'atteint pas le seuil de 240 rachats, la direction a clairement indiqué que des réductions auraient lieu. Seront-elles effectuées au cours de la nouvelle année ?

Si c'est le cas, cela signifierait que le nouvel éditeur et directeur général, William Lewis, qui doit entrer en fonction le 2 janvier, serait contraint de superviser les réductions dès ses premiers jours. Ce serait une bien mauvaise façon de commencer son mandat au WaPo. Mais si des réductions sont finalement nécessaires et qu'elles n'interviennent pas dans les jours précédant les vacances, il n'aura peut-être pas le choix.

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Source: edition.cnn.com

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