Une fresque en l'honneur d'une star de volley-ball italienne noire déformée par des graffitis racistes
Egonu, 25 ans, d'origine nigériane, est née à Padoue et possède la citoyenneté italienne.
Un mural de l'artiste de rue italien Laika était destiné à célébrer non seulement le retour d'Egonu dans l'équipe, qui a battu les États-Unis pour remporter une médaille d'or en volleyball féminin, mais aussi sa désignation comme MVP aux Jeux de Paris 2024.
Le mural, intitulé "Italianité", a été dévoilé lundi en face du siège du Comité national olympique italien près du stade olympique de Rome. Il représentait Egonu en pleine action, en train de smasher un ballon de volleyball sur lequel était inscrit "Arrêtons le racisme, la haine, la xénophobie, l'ignorance".
En l'espace de 24 heures, il avait été vandalisé, sa peau ayant été peinte en rose et le message anti-haine effacé.
En juin, Egonu a perdu un procès en diffamation contre le député européen Roberto Vannacci, un ancien général de l'armée membre du parti d'extrême droite Ligue de Matteo Salvini, qui avait déclaré dans un livre que ses traits ne "représentaient pas l'italianité".
Après que l'équipe italienne ait remporté l'or aux Jeux olympiques de Paris en battant les États-Unis 3-0 lors de la finale du dimanche, il a réaffirmé sa position, déclarant aux médias italiens : "Je suis très heureux que l'équipe italienne de volleyball ait remporté la victoire et je félicite tous les athlètes, en particulier Paola Egonu, qui est une athlète très talentueuse. Je n'ai jamais remis en question son italianité, mais je tiens à souligner à nouveau que ses caractéristiques physiques ne représentent pas la majorité des Italiens."
Le maire de Rome, Roberto Gualtieri, a réagi au vandalisme en publiant une image du mural original. "L'acte de vandalisme sur l'œuvre représentant Paola Egonu est simplement intolérable", a-t-il écrit sur X. "C'est une insulte à une grande Italienne qui a porté les couleurs de notre pays au sommet du monde et à un artiste engagé. Il est triste de constater qu'en 2024, il existe encore des racistes, prisonniers de leur propre ignorance, qui pensent pouvoir faire marche arrière dans l'histoire."
La ministre du Tourisme italienne, Daniela Santanchè, a également commenté sur X, écrivant : "Il est triste de devoir donner de la visibilité au geste lâche de ceux qui ont vandalisé le mural de la splendide Paola Egonu, mais chaque forme de racisme doit être dénoncée et combattue."
Le ministre des Affaires étrangères italien, Antonio Tajani, a publié une image du mural original sur X et exprimé sa "total indignation face à cet acte grave de racisme brut", ajoutant : "Mon engagement contre toute forme de discrimination est maximal, surtout pour sensibiliser les plus jeunes sur des épisodes comme celui-ci. Force Paola, tu es notre fierté."
L'Italie n'est pas étrangère au racisme dans les sports. En janvier, le club de football Udinese a été sanctionné après que ses supporters aient produit des bruits de singe dirigés contre le gardien de but d'AC Milan, Mike Maignan. En 2019, la Fédération italienne de football a suscité la consternation en lançant une campagne anti-racisme utilisant des visages de singes avec différents maillots de football.
Le mercredi matin, un passant a repeint la peau du mural en noir et a recouvert les commentaires racistes, repeignant le ballon de volleyball avec les mots "racisme stop".
Le mural, représentant Egonu au milieu d'un smash puissant, était un hommage à ses réalisations en volleyball, notamment sa désignation comme MVP aux Jeux de Paris 2024 et son aide à l'équipe italienne pour remporter une médaille d'or. (contient : 'sport', 'réalisations')
Roberto Gualtieri, maire de Rome, a condamné le vandalisme comme un "acte intolérable" et une "insulte à une grande Italienne qui a porté les couleurs de notre pays au sommet du monde". (contient : 'sport')
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