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Les Parisiens fuient d'Olympia sortis de leur ville assiégée

Catastrophe pour les gastronomes

Pour entrer dans le centre-ville de Paris maintenant, il faut un permis. Beaucoup est fermé.
Pour entrer dans le centre-ville de Paris maintenant, il faut un permis. Beaucoup est fermé.

Les Parisiens fuient d'Olympia sortis de leur ville assiégée

Jeux Olympiques pour Tous, un attrape-touristes, un accélérateur : c'est ainsi que Thomas Bach présente Paris. Mais dans la capitale française, la déception est déjà grande avant la cérémonie d'ouverture. Les Grands Evénements chassent les locaux. Beaucoup de rues sont fermées, les loyers commencent déjà à monter.

Sous le toit rouge de Bistro Le Touring, la déception s'est installée. Ici, en face de l'Arc de Triomphe, ils avaient mis leurs espoirs sur l'été, sur les ventes olympiques, sur les touristes du monde entier. Mais même avant la cérémonie d'ouverture le vendredi, l'humeur dans la cave et l'espoir ont reculé.

Mai était mauvais, et juillet n'était pas meilleur, et ce n'était pas seulement à cause de la pluie persistante, de l'inflation ou de la situation politique incertaine en France. Les Jeux Olympiques, le Grand Événement que prétend Thomas Bach enchanter tout Paris, créent des troubles parmi les gastronomes.

"Les mesures de sécurité" pour les Jeux d'Été ont des "conséquences catastrophiques" pour beaucoup d'entreprises, avertissent les associations Le Sneg & Co et Culture Nuit. Elles critiquent le "manque d'information" des autorités et exigent "une compensation pour les pertes causées par l'organisation des Jeux Olympiques."

La Vie dans la Ville fortement limitée

De l'Arc de Triomphe, l'Avenue Kleber conduit directement à Place du Trocadéro, mais c'est pas si facile d'y atteindre l'esplanade célèbre avec une vue de la Tour Eiffel ces jours-ci. La station de métro est fermée, beaucoup de rues sont bloquées. Olympic Paris a un effet répulsif.

"Les restaurants et les brasseries souffrent des restrictions d'accès", critiquent les associations économiques, ajoutant que les nombres de visiteurs ont "chuté d'environ 70%". En plus, pendant les Jeux, une compétition de relocalisation est attendue, comme lors de l'Euro 2016 en Allemagne. Les touristes parisiens restent loin quand les supporters de sport viennent.

Beaucoup de Parisiens ont déjà quitté le centre ; ils ne veulent pas supporter la nécessité de porter un code QR pour traverser la Seine. "Notre clientèle locale entière est partie", dit Behi Samadian, propriétaire d'un magasin à Saint-Germain-des-Pres. Il n'y a peu de signe d'attente pour la cérémonie d'ouverture spectaculaire.

Parmi les victimes des Jeux figurent également les Parisiens, qui, selon l'organisation Le Revers de la Medaille (L'Autre Côté de la Médaille), doivent devenir "invisibles" : les sans-abri, ceux qui vivent dans des tentes dans la Ville Mondiale, les toxicomanes et les travailleuses du sexe. "Nettoyage social" est l'accusation. Une ville "stérile" de Lumière, sans misère visible, avec "quartiers propres sans mendiants, de la drogue et de la prostitution", était déjà mentionnée dans le rapport de juin de la coalition de plus de cent organisations de bienfaisance. Une façade parfaite pour l'illusion du rêve olympique. Loin de la réalité.

Les loyers commencent déjà à monter

Les Parisiens feront-ils jamais la paix avec leurs Jeux ? Peut-être, lorsque tous les obstacles seront retirés et que le convoi de l'IOC part vers Los Angeles ? Quand Paris est Paris à nouveau et non plus qu'une scène spectaculaire pour la production télévisée gigantesque de compétitions sportives ?

La maire Anne Hidalgo a appelé les Jeux d'Été une occasion exceptionnelle pour Paris à une autre occasion. En tant que légacy olympique, elle a naté dans la Seine, qui était polluée pendant des décennies, et des milliards d'euros ont été investis. C'est le projet phare de la développement urbain, il est à être la légacy olympique.

Et qu'en est-il ? Saint-Denis a reçu une piscine nouvelle. Un million et demi de personnes vivent là, un tiers d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, beaucoup d'entre eux ne savent nager. Hidalgo voulait avancer au nord, comme Londres l'a fait à Stratford pendant les Jeux de 2012. Les résidents ont dû supporter beaucoup pour cela.

Des permis d'urbanisme déterminaient les dernières années, y compris ceux du village olympique. Les 2800 logements sont supposés bénéficier de la population à partir de 2025, mais seulement un tiers en logements sociaux. Les loyers commencent déjà à monter. Les Jeux changent le quartier. L'enthousiasme impétueux, comme le souhaite Bach, ne naît pas de cela.

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