Les Autrichiens "fous" sont amoureux des chocs
En ces jours de novembre, l'Autriche n'est pas une nation de sports d'hiver mais de football. La victoire contre l'Allemagne, son rival aussi grand que chancelant, fait naître un amour collectif dans la République alpine. Et dans l'optique de l'Euro de l'année prochaine, de grands rêves.
Peu après minuit, même Cupidon a décoché ses flèches dans le stade Ernst-Happel. "J'aime mes garçons. J'aime cette équipe parce qu'elle est juste comme elle est", a confessé Ralf Rangnick avec un tendre sourire sur le visage : "Ils jouent comme des amis, comme un vrai groupe soudé. C'était une belle fin d'année de football".
Le fait que l'entraîneur allemand de l'équipe nationale autrichienne soit tombé amoureux de ses protégés lors de la victoire souveraine 2-0 (1-0) contre son pays natal lors d'une soirée mémorable à Vienne avait une multitude de raisons. "Dans l'ensemble, ce fut certainement le meilleur match de mon mandat au cours des 18 derniers mois", a déclaré Rangnick en faisant l'éloge de son équipe : "Les garçons ont mis en pratique tous les points que nous leur avions donnés. Nous avons eu le contrôle du match à chaque phase".
"Une équipe de l'ÖFB très forte humilie l'Allemagne"
A l'instar de Rangnick, les médias autrichiens étaient eux aussi tout feu tout flamme pour leurs footballeurs. "Cordoba au Happel ! I werd narrisch", écrivait "Österreich". Pour la "Krone", la deuxième victoire consécutive contre l'Allemagne (pour la première fois depuis 92 ans) était "épique, un rêve". Le Standard voyait le "grand voisin tout petit" : "Une équipe de l'ÖFB très forte humilie l'Allemagne". L'ORF estimait que l'Autriche avait "donné un coup de vieux aux Allemands".
Et Rangnick a même attisé l'euphorie dans la perspective de la phase finale du championnat d'Europe l'année prochaine en Allemagne, à la suite de la "victoire méritée" devant 46 000 fans enthousiastes, grâce aux buts des professionnels de la Bundesliga Marcel Sabitzer (29e) et Christoph Baumgartner (73e). "Nous voulons aller plus loin, c'est clair. Peu importe dans quel groupe nous sommes", a déclaré le Souabe de 65 ans, plein de confiance : "Si nous avons tout le monde à bord, nous pouvons battre n'importe quel adversaire. Alors je n'ai pas peur de l'EURO".
Des attentes trop élevées ? Rangnick fait signe que non
Le coach ne craint pas de susciter des attentes trop élevées. "Les garçons sont bien trop intelligents et terre-à-terre pour cela", souligne Rangnick : "Il n'y a personne qui pense que nous sommes le Real Madrid ou le ballet rouge-blanc-rouge. Nous venons clairement par l'attitude et la mentalité". Xaver Schlager l'a également souligné. "C'était une super performance. Mais cela ne signifie rien pour l'année prochaine, nous repartirons de zéro", a déclaré le milieu de terrain du RB Leipzig. L'attaquant Michael Gregoritsch du SC Freiburg a souligné que "nous voulons jouer un bon rôle" à l'EURO. Et Konrad Laimer, du Bayern Munich, a souligné qu'il était "actuellement vraiment amusant de jouer pour l'équipe nationale".
Rangnick n'a certes pas voulu commenter la raison pour laquelle ce n'est plus le cas depuis longtemps chez son adversaire - mais l'entraîneur a tout de même laissé échapper une phrase éloquente : "Au final, c'est un sport d'équipe". Et comme ses protégés tiennent à cette devise, Rangnick s'est montré très affectueux à la fin. Il a souhaité à tous "une bonne période avant Noël, un beau Noël et une bonne année" - et a souri presque aussi tendrement que lorsqu'il a déclaré son amour à ses joueurs.
Source: www.ntv.de