Les amendes infligées aux fabricants de confiseries à nouveau devant les tribunaux
Il s'agit d'amendes de plusieurs millions d'euros infligées à trois fabricants de confiseries pour des infractions présumées à la concurrence. Un litige de plusieurs années à ce sujet occupe à nouveau la Cour d'appel de Düsseldorf. Le procès contre les entreprises Bahlsen, Griesson de Beukelaer et CFP Brands s'ouvre ce mardi. Un précédent jugement du tribunal avait été annulé en 2019 par la Cour fédérale de justice (BGH) pour vice de procédure.
L'origine du litige remonte à plus de 15 ans : une demande de clémence de Mars GmbH avait alors déclenché une enquête de l'Office fédéral des cartels. Les principaux fabricants allemands de confiseries auraient ainsi échangé des informations entre 2003 et 2008 sur les négociations avec le commerce alimentaire et les augmentations de prix en partie prévues. L'autorité de la concurrence a considéré qu'il s'agissait d'une infraction au droit des cartels et a infligé en 2013 des amendes d'un montant de 19,6 millions d'euros aux membres d'un groupe de travail de l'"association des conditions" de l'industrie allemande de la confiserie. Certaines entreprises, dont Haribo, Katjes, Kraft, Storck et Zentis, ont accepté les amendes.
D'autres accusés - comme Bahlsen, Griesson de Beukelaer et CFP Brands ainsi que la Fédération allemande de l'industrie de la confiserie (BDSI) - ont fait appel. Cependant, en 2017, la 4e chambre antitrust de la Cour d'appel de Düsseldorf a non seulement donné raison au Bundeskartellamt, mais a même augmenté les amendes à près de 21 millions d'euros. La raison en est la suivante : Il n'y a certes pas eu d'accords coordonnés sur les prix, mais un échange régulier d'informations sur les négociations avec le commerce alimentaire et en partie aussi sur les augmentations de prix envisagées, ce qui est contraire au droit des cartels.
Plainte auprès de la Cour fédérale de justice
Trois entreprises ont alors déposé avec succès un recours contre le jugement auprès de la Cour fédérale de justice. La BGH a renvoyé l'affaire en 2019 pour un nouveau procès à la 6e chambre antitrust de la Cour d'appel de Düsseldorf et au juge Ulrich Egger, qui la préside (KRB 10/18). Des preuves essentielles et des déclarations de témoins n'ont pas été suffisamment appréciées, selon les motifs de la décision.
"Il sera difficile de rouvrir les faits après toutes ces années, car la mémoire des témoins s'estompe. Cela favorise les perspectives des entreprises d'obtenir une amende moins élevée, voire un abandon de la procédure", explique Johannes Brück, spécialiste du droit de la concurrence. Selon une porte-parole du tribunal, des entretiens de conciliation ont eu lieu avec les entreprises avant le début de l'audience principale. Les parties concernées n'ont pas souhaité s'exprimer sur le contenu de ces discussions. Dans un premier temps, 14 dates d'audience ont été fixées jusqu'en janvier 2024.
Source: www.dpa.com