Des aveux par peur des coûts ? C'est le coût du procès pour Gil Ofarim

Incident antisémite présumé - Des aveux par peur des coûts ? C'est le coût du procès pour Gil Ofarim

Le 28 novembre, Gil Ofarim a avoué son mensonge dans la salle 115 du tribunal de Leipzig. Il n'a pas été victime de discrimination antisémite à l'hôtel Westin Leipzig, comme il l'avait affirmé sous serment. Il a également affirmé que l'employé de l'hôtel Markus W. lui avait demandé, le 4 octobre 2021, d'enlever sa chaîne avec l'étoile de David avant de pouvoir s'enregistrer.

"Ces accusations sont exactes. Monsieur W., je tiens à vous présenter mes excuses, je suis désolé". W. a accepté les excuses. Le procès contre Ofarim a été suspendu en échange d'une amende. Ce non-lieu comprend une transaction extrajudiciaire entre l'auteur et la victime, dans le cadre de laquelle Ofarim a reconnu les droits à dommages et intérêts de l'employé de l'hôtel. Les deux parties ont convenu de ne pas divulguer le montant.

Gil Ofarim : c'est ce que lui coûte le procès

L'avocat Jürgen Möthrath, président de l'association allemande des avocats de la défense, explique : "Pour ce genre de faits, les montants habituels vont jusqu'à 2000 euros. Compte tenu de l'intérêt public et du fait que le collaborateur a été plus longtemps et plus souvent au centre de l'attention, des montants compris entre 5000 et 10.000 euros sont tout à fait envisageables".

Mais les conséquences financières du mensonge d'Ofarim sont bien plus importantes, comme il est facile de le calculer.

Le poste le plus coûteux devrait être les frais de son équipe d'avocats. Norbert Schneider, membre de l'association allemande des avocats, fait le calcul : "Dans ce domaine, des accords sont conclus, par exemple sur une base horaire. Il n'est pas rare d'atteindre 300 ou 400 euros de l'heure". Il est également possible que l'on ait convenu d'un forfait ou d'un honoraire journalier. L'avocat Möthrath estime même qu'un tarif horaire de 500 euros est possible.

Ofarim avait engagé non pas un, mais quatre avocats pour sa défense. "Un seul aurait suffi, d'autant plus que des aveux auraient dû être prévisibles dès le début", explique Norbert Schneider. Les frais pourraient donc rapidement atteindre un montant à six chiffres. 30.000 ou 35.000 euros par avocat seraient envisageables. Car l'équipe n'a pas seulement travaillé pour Ofarim pendant les six jours du procès, la procédure d'enquête a duré presque deux ans. Temps pendant lequel ses avocats ont probablement conseillé leur client à plusieurs reprises et interrogé des témoins - et ont certainement facturé des honoraires correspondants.

Gil Ofarim doit supporter les frais de la partie adverse

Face à ces sommes considérables, les dépenses de la partie adverse, également prises en charge par Ofarim, ne pèsent pas lourd. En effet, pour l'avocat de l'employé de l'hôtel Markus W., seuls des frais forfaitaires sont facturés dans le cadre de la rémunération légale, et non les honoraires effectivement payés. Me Schneider explique : "1000 euros auront été dépensés jusqu'à l'audience principale, plus 600 euros pour chaque rendez-vous de l'audience principale". Les aveux d'Ofarim ont eu lieu au sixième jour du procès - ce qui fait donc une estimation de 4600 euros pour la partie adverse.

Toujours est-il que Gil Ofarim n'aura pas à payer les frais de procédure et de justice, ni les dépenses pour les témoins et les experts. La procédure a été abandonnée aux frais du Trésor public, les frais de justice sont financés par l'argent des contribuables.

En outre, une décision définitive sur le montant de tous les frais ne sera prise que lorsqu'Ofarim aura payé l'amende de 10 000 euros imposée par le tribunal à l'association de gestion de la Maison de la conférence de Wannsee et à la communauté juive de Leipzig. Ce paiement est censé être au moins un acte symbolique de réparation.

Mais il ne s'agit là que de l'aspect pénal de la procédure. Outre le collaborateur Markus W., l'hôtel Westin se réserve apparemment le droit de faire valoir ses droits à des dommages et intérêts. Selon l'avocat Norbert Schneider, il s'agira probablement d'un accord extrajudiciaire. Une atteinte à la réputation et une perte de chiffre d'affaires pourraient être réclamées. Toutefois, selon Schneider, il sera difficile de prouver la diminution des bénéfices. L'aspect de l'atteinte à la réputation a probablement plus de chances d'aboutir pour la chaîne d'hôtels.

Des raisons financières ont-elles été déterminantes pour qu'Ofarim tire si brusquement la sonnette d'alarme dans la procédure ? Jürgen Möthrath, président de l'association des avocats allemands de la défense, le formule ainsi: "On choisit généralement le classement sans suite lorsqu'on doit s'attendre à une condamnation, car cela évite une condamnation et une inscription au registre central fédéral. Le fait d'économiser des jours d'audience supplémentaires et, par la même occasion, des frais d'avocat, s'ajoute alors généralement comme motif supplémentaire".

Sources :"Gala","Süddeutsche Zeitung","Bild".