Processus - Un homme condamné pour le meurtre de sa femme après avoir été acquitté
A l'annonce du verdict contre son père, la fille se met à crier. Avec ses mains, elle tambourine sur le banc devant elle. Si fort que les propos de la juge en chef passent presque inaperçus. Elle condamne le père de la jeune femme à la prison à vie - pour le meurtre de sa mère.
La chambre du tribunal de grande instance de Munich I considère qu'il est prouvé que l'homme de 64 ans a tué son épouse d'une balle dans la tête il y a environ neuf ans - et arrive ainsi à une autre conclusion que ses collègues juges en 2022.
A l'époque, une autre chambre du tribunal régional avait acquitté l'homme de l'accusation de meurtre. Mais comme la Cour fédérale de justice (BGH) a annulé ce jugement controversé, le procès a dû être rouvert.
"Nous avons examiné très attentivement chaque détail et réfléchi intensément", explique la juge. "Est-ce que les différentes parties donnent une image ? Oui, c'est clairement une image globale".
Le mari clame son innocence
La mort de sa femme en 2015 a longtemps été traitée comme un suicide. Après que des doutes aient été émis à ce sujet, le parquet a finalement porté plainte pour meurtre contre le mari, qui a clamé son innocence lors du procès : "Je n'ai pas tiré sur ma femme".
Sa défense avait plaidé pour que l'homme soit acquitté de l'accusation de meurtre, qu'il ne soit condamné que pour une infraction à la loi sur les armes et que le mandat d'arrêt contre lui soit levé.
Le ministère public, qui avait requis une condamnation pour meurtre, avait en revanche estimé que le Bosniaque avait tué sa femme, avec laquelle il était marié depuis 17 ans et avait eu cinq enfants ensemble, "poussé par la jalousie". La relation était difficile - l'accusé était jaloux et contrôlant.
La version de l'homme
L'homme de 64 ans a en revanche déclaré au tribunal qu'ils avaient eu des jeux sexuels consentis en tant que couple, avec l'arme. Ce soir-là, en 2015, il aurait voulu prendre l'arme des mains de sa femme lors d'une bagarre. "C'est alors qu'un coup est parti et qu'elle est tombée".
Malgré les doutes de la chambre de l'époque quant au récit de l'accusé, le principe "in dubio pro reo" - en cas de doute pour l'accusé - s'est appliqué pour eux lors du premier procès devant le tribunal de grande instance.
Mercredi, les juges n'ont désormais plus ces doutes : "L'hypothèse d'un accident ou d'un suicide est définitivement écartée", souligne la juge présidente dans les motifs de son jugement.
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Source: www.stern.de