Soupçons de fausses alertes Corona : début du procès
Huit mois et demi après son arrestation, le procès d'une médecin généraliste accusée d'avoir établi de faux certificats médicaux pendant la pandémie de grippe Corona a débuté au tribunal régional de Dresde. L'accusée, âgée de 66 ans, aurait établi plus de 1000 certificats médicaux de complaisance pendant la pandémie de Corona sans les examiner, selon l'accusation qui a ouvert le procès mardi. Dans ces certificats, il aurait attesté à tort et en bloc que le port d'une protection bucco-nasale avait des conséquences négatives pour les patients, qu'il existait une interdiction illimitée de toute vaccination ou que, pour des raisons médicales, les tests Corona n'étaient possibles que par le biais de la salive.
Certains patients n'auraient acheté qu'une seule attestation, d'autres les trois à l'accusée, certains auraient fourni les attestations à toute leur famille, a-t-on appris.
La lecture de l'acte d'accusation, et surtout des centaines de noms de patients, a duré une heure et demie. Pour les attestations, l'accusée aurait perçu au total environ 48.000 euros. Des rendez-vous collectifs auraient eu lieu dans plusieurs Länder.
Le procès s'est ouvert dans le bâtiment hautement sécurisé du tribunal au nord de Dresde. Le tribunal régional y avait déplacé le procès parce que jusqu'à 150 partisans de l'accusée avaient régulièrement manifesté devant la prison pour femmes de Chemnitz contre l'incarcération de cette femme de 66 ans. La médecin ne s'est pas exprimée sur les accusations avant l'audience principale. Selon le parquet, l'accusée s'est décrite comme appartenant au "peuple indigène des Germanites" et la médecin est classée parmi les citoyens du Reich. La médecin est en détention préventive depuis février et a déjà un casier judiciaire.
Après la lecture de l'acte d'accusation, l'avocat de la défense Carsten Brunzel de Dresde a demandé la suspension de la procédure. Il a critiqué le fait qu'un co-défenseur n'ait été exclu du procès que vendredi par la Cour d'appel, car il est lui aussi soupçonné de s'être fait délivrer plusieurs attestations par l'accusée. Un troisième avocat a été désigné contre sa volonté par le tribunal comme avocat d'office. Brunzel lui-même s'est plaint de ne pas avoir eu suffisamment accès au dossier. Le procès doit reprendre le 28 novembre 2023.
Le tribunal régional de Dresde a prévu dans un premier temps 40 jours d'audience jusqu'à fin juin 2024. Une grande partie des bénéficiaires de l'attestation - la majorité de Bavière, de Hesse et de Mecklembourg-Poméranie occidentale - pourraient être entendus comme témoins.
Source: www.dpa.com