"L'Oussama Ben Laden de Gaza" serait à Chan Junis

La ville de Chan Junis, dans le sud de la bande de Gaza, est déjà encerclée. Il est désormais clair que l'armée israélienne a manifestement pris pour cible le chef du Hamas Jihia al-Sinwar. En tant que planificateur du massacre du 7 octobre en Israël, il est en tête de liste des personnes à abattre.

Le chef du Hamas Jihia al-Sinwar a jusqu'à présent réussi à échapper aux attaques de l'armée israélienne. Responsable de l'attaque terroriste du 7 octobre, Sinwar aurait fui le nord de la bande de Gaza au début des combats en se cachant dans un convoi humanitaire. C'est ce que rapporte la chaîne israélienne Kan TV en se référant à un fonctionnaire israélien au fait des détails. L'homme de 61 ans se serait dirigé vers le sud et se trouverait désormais à Chan Junis.

Selon le rapport, Sinwar se trouverait dans l'un des tunnels sous la ville. Les troupes israéliennes auraient déjà encerclé Chan Junis. Les habitants y ont fait état de tirs de chars et de violents échanges de tirs entre les forces israéliennes et le Hamas pendant la nuit, ainsi que d'une série de raids aériens.

Le porte-parole de l'armée Daniel Hagari a déclaré que des terroristes et des commandants du Hamas qui se sont rendus ont témoigné que leurs combattants se trouvaient dans une "situation difficile" et que la direction du Hamas dirigée par Sinwar "niait la réalité". Aucune de ces informations ne peut être vérifiée de manière indépendante.

L'instigateur du massacre

En Israël, Sinwar est comparé à l'ancien chef du réseau terroriste Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, en référence au cerveau des attentats terroristes du 11 septembre 2001 à New York. Le chef du Hamas à Gaza est en tête de liste des personnes à abattre par l'armée. Né en 1962 dans un camp de réfugiés de Chan Junis, Sinwar est considéré, avec Mohammed Deif, commandant de la branche armée du Hamas, comme le planificateur du massacre sans précédent dans l'histoire d'Israël du 7 octobre, à la suite duquel environ 1 200 Israéliens ont été tués et près de 240 personnes déportées à Gaza.

Sinwar, un homme filiforme et barbu aux cheveux blancs rasés et aux yeux enfoncés sous des sourcils sombres et broussailleux, fait partie de la génération des fondateurs du Hamas. Dans les premières années du mouvement islamiste, il était responsable de la lutte contre les collaborateurs présumés d'Israël dans ses propres rangs. Il agissait de manière si brutale qu'il était connu comme le "boucher de Chan Junis". Il a passé plus de deux décennies en détention en Israël pour le meurtre de quatre collaborateurs présumés et de deux soldats israéliens. Il en a profité pour apprendre l'hébreu et étudier l'ennemi.

En 2011, Sinwar a été libéré - parmi plus de 1000 détenus palestiniens en échange du soldat israélien Gilad Shalit. La même année, Ben Laden a été tué au Pakistan par les forces spéciales américaines. Comme lui, assure le gouvernement israélien, Sinwar est un homme condamné à mort.

Sinwar n'est pas la seule figure de proue

Après que les soldats israéliens ont encerclé la maison du chef de Gaza à Chan Junis, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré mercredi soir : Jihia al-Sinwar peut s'enfuir, "mais ce n'est qu'une question de temps avant que nous le trouvions". Mais même si l'armée israélienne parvenait à localiser et à tuer Sinwar, cela ne signifierait pas nécessairement la chute du Hamas, a déclaré Harel Chorev du Centre Moshe Dayan pour les études sur le Proche-Orient et l'Afrique à l'université de Tel-Aviv à la chaîne américaine CNN. La raison en est que Sinwar a certes un rôle clé au sein du Hamas, mais qu'il n'est pas le seul dirigeant.

"Le Hamas peut être renversé même si Sinwar reste en vie", a déclaré Chorev. Pour cela, il faut détruire une "masse critique" de centres de pouvoir. Sinwar n'est qu'un de ces centres. Le quotidien "Jediot Achronot" a écrit vendredi qu'Israël n'avait pas encore atteint le point où le Hamas en dit "assez". Cela pourrait se faire en tuant des gens comme Sinwar ou Deif, "mais ce n'est pas encore fait". Ce n'est qu'en maintenant la pression militaire de l'armée dans la ville natale de Sinwar, Chan Junis, que le Hamas pourrait être amené à conclure un nouveau marché pour la libération d'autres otages, écrivait le journal.