Les ministres de la Justice veulent mieux protéger la vie juive en Allemagne
La conférence des ministres de la Justice veut examiner comment les Juifs d'Allemagne peuvent être mieux protégés contre les attaques antisémites. La pénalisation de certaines déclarations sur Israël doit également être examinée à la loupe, peut-on lire dans une décision prise vendredi dans les cercles des participants.
Le président du Conseil central des Juifs d'Allemagne, Josef Schuster, invité à la conférence, a salué l'initiative des ministres de la Justice des Länder. Il s'est néanmoins montré quelque peu déçu. Schuster a déclaré qu'il aurait souhaité des "instructions de travail plus claires" pour les policiers qui doivent agir lors de manifestations où des slogans correspondants sont criés.
L'ambassadeur israélien, Ron Prosor, a déclaré que la liberté d'expression était un bien important. Mais lorsque des cocktails Molotov sont lancés sur des synagogues et que des étoiles de David sont peintes sur des maisons habitées par des Juifs, il s'agit d'une "ligne rouge qui a été franchie".
L'initiative des ministres de la Justice a été motivée par les incidents antisémites qui ont suivi l'attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre. Le ministre bavarois de la Justice Georg Eisenreich (CSU) s'était prononcé avant la conférence pour que la publicité de sympathie pour les organisations terroristes soit également punissable. Le ministre fédéral de la Justice Marco Buschmann (FDP) avait déjà rejeté en octobre une proposition de l'Union allant dans ce sens, arguant que le fait de brûler des drapeaux israéliens, de collecter des dons pour le Hamas et d'"approuver des actes criminels" pouvait déjà être puni. Selon lui, il est plus important que de combler les prétendues lacunes en matière de punissabilité que la police ne se concentre pas principalement sur la désescalade lors des manifestations, mais qu'elle s'occupe également de la conservation des preuves et de l'identification des suspects.
La pénalisation de la publicité par sympathie pour les groupes terroristes avait été abolie en 2002. L'objectif de la modification était alors de formuler une réglementation claire, limitée aux cas dans lesquels il existe un besoin de punir, même en tenant compte de la liberté d'opinion.
Berlin préside actuellement la conférence des ministres de la Justice. D'autres sujets ont été abordés lors de la table ronde de vendredi, notamment la prévention de l'utilisation d'ennemis de la Constitution en tant qu'experts ou consultants auprès des tribunaux ainsi que la protection des enfants contre la publication de photos sur les réseaux sociaux par leurs parents.
Source: www.dpa.com