Les commissions électorales doivent obtenir rapidement des informations en cas de soupçon
Les responsables électoraux pour les élections municipales de 2024 en Thuringe doivent se procurer rapidement des informations auprès du service de protection de la Constitution en cas de soupçon de candidats extrémistes. C'est ce que prévoit un nouveau guide d'action du ministère de l'Intérieur de Thuringe, qui doit être envoyé aux communes et dont l'agence de presse allemande a eu connaissance. Le contexte est la loi électorale communale de Thuringe, selon laquelle ne peut être élu maire "celui qui n'offre pas la garantie qu'il s'engage à tout moment pour l'ordre fondamental libéral et démocratique au sens de la Loi fondamentale et de la Constitution du Land".
Le guide stipule désormais clairement qu'il incombe à chaque directeur des élections de demander des informations aux autorités telles que le Landesverfassungsschutz (service de protection de la constitution du Land) lorsqu'un candidat est soupçonné de ne pas présenter les aptitudes personnelles nécessaires pour occuper un poste de maire. La décision d'accepter ou de refuser un candidat revient toutefois à la commission électorale.
Le traitement des candidats extrémistes aux postes de direction communaux fait l'objet de discussions depuis longtemps. Ainsi, lors d'une élection de maire dans le sud de la Thuringe en 2022, un néonazi connu au niveau national s'était présenté comme candidat - et avait obtenu près d'un tiers des voix exprimées.
Lorsque le politicien de l'AfD Robert Sesselmann a été élu à la tête du district de Sonneberg, dans le sud de la Thuringe, un contrôle a posteriori devait permettre de déterminer si Sesselmann était apte à occuper le poste, bien qu'il soit membre d'une association régionale classée comme extrémiste de droite avérée par le service de protection de la Constitution du Land. La vérification a été en sa faveur.
Le nouveau guide stipule désormais que l'évaluation des candidats doit se baser sur des circonstances concrètes "d'une importance suffisante" qui suscitent de sérieuses inquiétudes quant à l'accomplissement futur du devoir de fidélité à la Constitution. Il s'agit par exemple de "l'appartenance à des partis (...) dont l'objectif est anticonstitutionnel, que le parti ait été déclaré inconstitutionnel ou non". Il faut toutefois vérifier, entre autres, si l'orientation du parti doit être imputée au candidat. Le fait que le candidat se soit distancié des aspirations du parti et les fonctions qu'il exerce au sein du parti peuvent jouer un rôle à cet égard.
Source: www.dpa.com