Le "Wonka" de Timothée Chalamet n'est que mi-sucré
En effet, "Wonka" s'ouvre sur les accents musicaux paisibles de "Pure Imagination", et ces airs entraînants de la version de Gene Wilder éclipsent les nouvelles chansons peu mémorables composées par Neil Hannon, qui ont tendance à s'appuyer sur des paroles qui font gémir, comme celle de Wonka chantant à une jeune fille nommée Noodle (Calah Lane) que "certaines personnes n'en ont pas, et que certaines personnes griffonnent".
S'inspirant de Wilder (et non de la version plus sombre de Tim Burton en 2005 avec Johnny Depp), le Willy Wonka de Chalamet débarque d'un bateau en provenance de régions inconnues avec à peine plus qu'une chanson dans le cœur, des compétences quasi mystiques en matière de fabrication de chocolat et, comme il le chante, "un chapeau plein de rêves".
Malgré les téléphones et les vieilles voitures, la ville où il débarque a des airs de Dickens, avec notamment une pension de famille tenue par une arnaqueuse accomplie jouée par Olivia Colman, l'un des nombreux membres de la royauté anglaise qui y font leur apparition, aux côtés de Jim Carter ("Downton Abbey"), Rowan Atkinson et Sally Hawkins, un peu comme dans la série Harry Potter.
Quant aux méchants, il s'agit d'un trio d'hommes d'affaires à la tête du cartel du chocolat, qui considèrent Wonka et ses friandises divines défiant la gravité comme une menace pour leur entreprise. Le chef de facto s'appelle, comme il se doit, Slugworth (Paterson Joseph), et leur corruption comprend l'aide du chef de la police locale (Keegan-Michael Key).
Le réalisateur Paul King a supervisé les films "Paddington", ce qui explique le choix plutôt inspiré de Hugh Grant dans le rôle d'un Oompa-Loompa qui en veut à Wonka pour un affront involontaire. Bien que l'on ait fait grand cas du casting de Grant, le personnage, désormais minuscule, n'arrive qu'à la moitié du film et "le petit homme orange", comme on le décrit, donne à l'ensemble de l'entreprise une grande dose d'adrénaline à chaque fois qu'il apparaît.
Si le Wonka de Wilder était malicieusement bizarre et un peu mystérieux, celui de Chalamet est plus inlassablement optimiste, même face à une adversité écrasante, canalisant à un moment Blanche DuBois en disant qu'il a "compté sur la gentillesse des étrangers".
Pourtant, "Wonka" n'évoque que sporadiquement la magie cinématographique, et la plupart de ces moments ont une dette démesurée envers le film précédent basé sur l'histoire de Roald Dahl, au lieu de tracer sa propre voie pour une nouvelle génération.
D 'abord avec "Dune" et maintenant avec ce film, Chalamet est certainement devenu un acteur clé dans les efforts de Warner Bros. pour redonner vie à des franchises vénérables, et ce rôle lui convient sans doute mieux que le précédent.
Bien qu'il soit principalement destiné à un public plus jeune, l'ironie est que "Wonka" sera probablement mieux accueilli par ceux qui ressentent les liens les plus forts avec un film dont la première a eu lieu il y a plus de 50 ans. Cela s'explique par le fait que ce film présente des éléments ludiques et intelligents, mais qu'il ne parvient jamais à trouver sa place en tant qu'œuvre à part entière.
"Wonka" sortira le 15 décembre dans les salles américaines et le 6 décembre dans plusieurs pays. Il est distribué par Warner Bros, comme CNN, une unité de Warner Bros Discovery, et classé PG.
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Source: edition.cnn.com