Le tribunal régional autorise l'inculpation de l'ex-commandant du KSK
Après l'affaire des munitions au sein du Kommando Spezialkräfte (KSK), le tribunal régional de Tübingen a autorisé l'inculpation de l'ancien commandant du KSK, le brigadegeneral Markus Kreitmayr. Une date pour le procès n'a pas encore été fixée, a expliqué mercredi un porte-parole du tribunal. Mais le procès aura lieu au plus tôt dans le courant de l'année.
Le ministère public reproche à Kreitmayr de ne pas avoir coopéré dans le cadre d'une procédure pénale (article 40 de la loi pénale sur la défense). L'accusation a déclaré que cela était comparable au délit d'entrave à la justice. Selon le parquet, le contexte est le suivant : lors de l'inventaire annuel des munitions pour l'année 2019, d'importants stocks manquants ont été découverts dans le dépôt de munitions du KSK à Calw. La valeur des munitions manquantes se serait élevée à environ 28 000 euros.
Le rapport d'inventaire était connu du général de brigade, avait expliqué le parquet. Kreitmayr avait alors décidé que les soldats pouvaient rendre des munitions anonymement et en toute impunité. Le nombre de munitions remises aurait été supérieur à celui des stocks manquants.
Le cœur du reproche est que le commandant du KSK de l'époque aurait au moins dû s'attendre à ce qu'une partie des munitions ait été volée. La restitution anonyme des munitions au printemps 2020 aurait rendu impossible la poursuite de ces délits.
Les avocats de Kreitmayr, Christian Mensching et Bernd Müssig, ont déclaré mercredi à ce sujet : "Les accusations portées contre le général Kreitmayr dans l'acte d'accusation sont en fait et en droit infondées ; la défense part du principe que l'acte d'accusation ne tiendra pas devant le tribunal". Selon elle, l'accusation ne tient pas la route sur le plan juridique.
"Toutefois, après que le ministère public a - contrairement au système - déposé une plainte auprès du tribunal de grande instance, la défense peut comprendre juridiquement que la chambre pénale souhaite traiter les arguments dans le cadre d'un procès". Selon les avocats, les arguments auraient pu être entendus dès la procédure intermédiaire.
Lors de la mise en accusation en février 2022, les avocats avaient indiqué : "La collecte prioritaire de pièces et de munitions au sein de l'association suivait en tout cas la priorisation sous l'angle de l'état d'urgence ; il fallait clarifier un stock manquant signalé et empêcher que des munitions ne tombent éventuellement dans de mauvaises mains". Il n'a jamais été question de dissimuler des délits.
Kreitmayr n'avait pas d'indices de délits au sein de l'association. Il n'y a eu que des indications sur des erreurs de comptabilité, de documentation et, le cas échéant, de stockage accumulées depuis un certain temps au sein de l'association et qui devaient être clarifiées et corrigées. "Il va de soi que les faits devraient être signalés de manière exhaustive une fois qu'ils auront été effectivement clarifiés".
Jusqu'à ce que la procédure soit définitivement close, Kreitmayr est présumé innocent.
Source: www.dpa.com