Le Sommet polaire cherche des moyens de protéger les écosystèmes qui fondent
La fonte des glaciers et des glaces de mer est insidieuse, mais le retrait des régions glacées de la planète, sous l'effet du changement climatique, s'est récemment accéléré. Les politiques et les experts discutent de la protection des glaciers et des régions polaires jusqu'à vendredi lors d'une conférence internationale à Paris, en prévision du sommet sur le climat COP28 qui se tiendra début décembre à Dubaï. Un appel de Paris pour la protection de l'Arctique, de l'Antarctique et des glaciers est en préparation et devrait être publié lors de la réunion de vendredi.
Le sommet polaire fait partie d'une série de sommets "One Planet" lancés par le président français Emmanuel Macron lors de la conférence des Nations unies sur le climat à Bonn en 2017. La ministre fédérale de l'Environnement Steffi Lemke (Verts) participe au sommet au nom de l'Allemagne. Les défenseurs de l'environnement insistent pour que des mesures concrètes de protection des écosystèmes en fonte soient également mises en œuvre - et mettent en garde contre des conséquences catastrophiques si elles n'y parviennent pas.
Des écosystèmes importants
Le dégel du permafrost peut entraîner la libération de gaz à effet de serre et la disparition des glaciers est un immense défi qui concerne l'ensemble de l'humanité, a déclaré Macron à l'occasion du sommet. Le premier sommet mondial sur les régions polaires et les glaciers est l'occasion d'améliorer la coopération scientifique et la protection des écosystèmes, ainsi que de se préparer aux conséquences de la fonte des glaces, qui a déjà commencé, a déclaré Macron.
"Nos glaciers et nos pôles sont uniques et constituent des écosystèmes extrêmement importants", a déclaré la ministre allemande de l'Environnement, Mme Lemke. "Ils sont de plus en plus sous pression : la crise climatique fait fondre les calottes polaires et les glaciers, la biodiversité s'amenuise et la pollution, par exemple par les déchets plastiques, met encore plus à mal les écosystèmes". Les pôles et les glaciers jouant un rôle fondamental dans le système climatique mondial et dans la préservation de la biodiversité, cette évolution a des conséquences mondiales. Il faut une protection environnementale forte dans les régions polaires ainsi qu'un réseau de zones protégées.
L'urgence de la situation se manifeste notamment dans l'Antarctique. En septembre, on a appris que l'étendue de la glace de mer autour du continent avait atteint un nouveau niveau plancher, nettement inférieur à celui des années précédentes pendant l'hiver antarctique. Les experts attribuent également la mort de milliers de poussins de manchots empereurs à la perte de glace de mer. Selon une étude du British Antarctic Survey, des images satellites ont montré que les surfaces de glace utilisées par les manchots pour se reproduire avaient complètement disparu avant que les poussins n'aient formé leur plumage imperméable.
Appel à l'action
L'organisation de protection de l'environnement WWF a averti qu'avec les températures actuelles, la perte de glace et de neige était alarmante et dépassait les prévisions antérieures. Pour éviter des conséquences catastrophiques telles qu'une forte hausse du niveau de la mer, l'épuisement des ressources en eau dans les montagnes, la perte de biodiversité dans les régions polaires et la libération irréversible de gaz à effet de serre, le réchauffement global ne doit pas dépasser 1,5 degré d'ici 2100. La réduction des émissions, la protection des écosystèmes et le développement de la recherche scientifique sont nécessaires pour soutenir un développement durable résistant au climat dans l'Arctique et l'Antarctique.
Dans une déclaration commune, plusieurs organisations environnementales ont appelé les responsables politiques à agir de manière décisive lors du Sommet polaire de Paris. L'"Appel de Paris pour les glaciers et les pôles" prévu doit être suivi d'actions concrètes dont la mise en œuvre doit également être contrôlée. Il s'agit entre autres de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Des zones marines protégées devraient être créées dans les régions polaires et des règles plus strictes devraient être établies pour la navigation et le tourisme. En outre, les recommandations scientifiques devraient être prises en compte dans l'action politique.
Source: www.dpa.com