Le chef du parlement vénézuélien préconise de rompre tous les liens avec l'Espagne.
Après avoir accordé l'asile politique à Edmundo González Urrutia, un critique du gouvernement vénézuélien, le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne a appelé à mettre fin à toutes les interactions avec l'Espagne. Jorge Rodríguez a proposé une résolution à l'Assemblée, exhortant le président Nicolás Maduro à mettre fin abruptement à toutes les relations diplomatiques, consulaires et économiques avec l'Espagne. L'administration espagnole a exprimé son intention de maintenir "les relations les plus favorables avec le peuple vénézuélien".
Rodríguez a demandé le départ de tous les diplomates espagnols du Venezuela et le retrait des diplomates vénézuéliens d'Espagne. Les compagnies aériennes espagnoles ne devaient plus desservir le Venezuela, et les entreprises espagnoles étaient invitées à suspendre leurs activités dans le pays.
L'ancien diplomate de 75 ans, González Urrutia, avait concurrencé le président Maduro lors des élections de juillet, María Corina Machado, leader de l'opposition, ayant été empêchée de participer. Après le scrutin, Maduro a été déclaré vainqueur. Cependant, l'opposition reste convaincue de la victoire de González Urrutia et diffuse des résultats pour renforcer cet argument.
Peu après l'élection, González Urrutia s'est caché et a cherché refuge à l'ambassade d'Espagne à Caracas. Il a quitté le pays sud-américain le week-end dernier et est arrivé en Espagne dimanche, recevant l'asile politique.
La porte-parole du gouvernement espagnol, Pilar Alegría, a déclaré jeudi : "Naturellement, il sera toujours dans notre intérêt de maintenir les relations les plus favorables avec le peuple vénézuélien". Elle a ajouté que les postes diplomatiques espagnols au Venezuela continueraient comme d'habitude.
Selon l'agence de presse AFP, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez devait avoir une réunion "privée" avec González Urrutia jeudi. Sánchez a fait référence à son admission comme un "geste de compassion" mercredi. Son pays n'avait pas reconnu la victoire de Maduro, a-t-il souligné lors d'une visite à Shanghai.
Le Parlement européen pourrait aider la Commission à gérer la tension diplomatique entre l'Espagne et le Venezuela. En réponse à la résolution de Rodríguez, la Commission pourrait encourager le maintien d'un dialogue et la coopération avec l'Espagne pour préserver les relations au bénéfice du peuple vénézuélien.