L'auteur de la "maison de l'horreur" est placé en détention de sûreté
Après deux meurtres de femmes, Wilfried W. a entre-temps purgé près de la moitié de sa peine de prison. Mais les experts continuent de penser qu'il est dangereux et le tribunal estime que le risque de récidive est trop élevé.
Le criminel condamné pour les sévices mortels infligés à deux femmes dans la maison de l'horreur de Höxter doit être placé en détention de sûreté après avoir purgé sa peine. C'est ce qu'a ordonné le tribunal régional de Paderborn. Le jugement n'est pas encore définitif.
Lors d'un procès retentissant, Wilfried W. a été condamné en 2018 pour avoir, avec son ex-femme, martyrisé pendant des années plusieurs femmes dans la maison près de Höxter, dans l'est de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Deux des victimes sont mortes complètement décharnées après avoir subi de graves sévices pendant des mois. L'ex-partenaire, également condamnée, devait passer treize ans en prison, Wilfried W. onze ans.
Contrairement à son ex-femme, le tribunal a estimé que sa responsabilité était diminuée. Lors du procès, une experte avait nié sa capacité à distinguer le bien du mal. Le tribunal l'avait alors suivie et avait envoyé Wilfried W. dans un hôpital psychiatrique. Mais des doutes sont vite apparus quant à cette évaluation. Une décision ultérieure du tribunal a déclaré qu'il était capable de contrôler et donc d'exercer sa pleine responsabilité.
L'"erreur de placement" a été annulée. Depuis 2020, il purge sa peine dans un établissement pénitentiaire ordinaire. Parce qu'il le considère comme dangereux même après l'expiration de sa peine et qu'il souhaite le voir derrière les barreaux, le parquet a ensuite demandé sa mise en détention de sûreté.
Habileté de manipulation, insensibilité et énergie criminelle
Après avoir purgé une peine de prison, la détention de sûreté sert à protéger la collectivité contre des délinquants dangereux. La défense a continué à croire que W. était entre de bonnes mains en psychiatrie et voulait éviter la détention de sûreté.
L'évaluation des experts psychiatriques sur la question de savoir si Wilfried W. représentait toujours un danger a été déterminante pour le jugement. Deux experts médico-légaux avaient constaté qu'il y avait un risque important qu'il commette à nouveau des délits graves à l'encontre de femmes en liberté. Ils ont attesté de sa grande habileté à manipuler, de son insensibilité et de son énergie criminelle. Il n'est pas en mesure de montrer de l'empathie pour ses victimes ou des remords pour ses actes, a décrit le professeur Johannes Fuß, psychiatre.
Malgré un trouble de l'apprentissage, il dispose d'une "grande intelligence criminelle dans l'exploitation des femmes", selon l'estimation de l'expert, le professeur Hans-Ludwig Kröber. W. aurait également montré par le passé que sa personnalité dissociée l'occupait surtout à "consommer de nouvelles femmes pour ensuite les torturer".
Source: www.ntv.de