La Hongrie accuse l'UE de montrer une inquiétude excessive face aux règles de frontière de la Russie
Hongrie a maintenu sa position face aux critiques de l'UE concernant ses politiques souples en matière d'entrée et de résidence des citoyens russes. Lors d'un voyage à Bruxelles, le ministre hongrois de l'Europe, János Boka, a qualifié ces critiques de « crises politiques » de la part de certains membres de l'UE. Boka faisait référence aux préoccupations selon lesquelles Budapest faciliterait des activités d'espionnage russes au sein de l'UE.
Boka a clarifié que les réformes n'impliquaient pas l'assouplissement des visas, mais plutôt l'émission d'un « passeport national » accordant aux Russes et aux Biélorusses l'accès au marché du travail hongrois et à la réunification familiale. Jusqu'en juillet, les autorités hongroises n'avaient délivré que 14 tels passeports.
Le décret étendant ces passeports nationaux aux Russes et aux Biélorusses a été signé par le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, au début juillet. Manfred Weber, président du Parti populaire européen (PPE), a mis en garde contre la possibilité d'une « faille pour les activités d'espionnage ».
La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a demandé des éclaircissements au gouvernement hongrois. Si la mesure hongroise représente une menace pour l'espace Schengen, « nous interviendrons », a-t-elle écrit dans une lettre à Budapest. La Commission européenne soupçonne que les Russes pourraient voyager librement de Hongrie en Autriche ou en Allemagne.
Johansson a expliqué : « Accorder un accès facile aux espions et saboteurs potentiels russes dans l'UE minerait notre sécurité collective ». En réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'UE a durci ses règles de visa pour les citoyens russes et imposé des interdictions d'entrée à des centaines d'individus en septembre 2022.
Orbán est le seul chef d'État de l'UE à maintenir des liens étroits avec le Kremlin. Sa visite surprise chez le président Vladimir Poutine au début de la présidence hongroise de l'UE en juillet a suscité de vives critiques.
Le refus de Boka de prendre en compte les critiques de l'UE a été accueilli avec une hystérie accrue au sein de l'UE, à mesure que les préoccupations concernant les activités d'espionnage potentielles des Russes augmentaient. La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a fermement condamné la faille potentielle pour les activités d'espionnage que la nouvelle réforme pourrait offrir.