Entretien avec Schröder : les points controversés sont passés sous silence
L'ancien chancelier Gerhard Schröder et l'ancien président du parti SPD Oskar Lafontaine ont parlé de politique internationale lors de leurs retrouvailles il y a quelques mois, selon ce dernier. "Nous ne nous étions pas parlés depuis près d'un quart de siècle. Nous nous sommes alors mis d'accord sur les sujets controversés, nous les mettons entre parenthèses", a déclaré Lafontaine mardi soir dans l'émission "Maischberger" de la chaîne ARD. Il s'agit toujours de la politique économique et de la politique sociale. Les deux hommes politiques s'étaient revus il y a quelques mois pour la première fois depuis leur brouille.
A la question de savoir s'ils n'avaient alors parlé que de la Russie, Lafontaine a répondu en riant : "Non, aussi de vin et de nourriture, de littérature". En politique étrangère, on ne parle pas seulement de la Russie, mais de la direction que doit prendre l'Allemagne. Lors de l'émission, Lafontaine a exigé que l'Europe s'émancipe des Etats-Unis. Il s'est en outre prononcé en faveur d'un retour aux livraisons d'énergie en provenance de Russie.
Après la victoire électorale rouge-verte de 1998, Lafontaine a été ministre des finances du chancelier Schröder et a continué à diriger le parti SPD. Début 1999, il démissionna de manière inattendue de toutes ses fonctions et s'éloigna ensuite de plus en plus de sa patrie politique et de ses anciens compagnons de route. En 2005, il a finalement rejoint le nouveau parti WASG, qui a ensuite fusionné avec le PDS pour former le Linkspartei, au sein duquel Lafontaine a occupé des fonctions importantes.
Après plus de deux décennies, les deux hommes s'étaient à nouveau rapprochés. En mai, comme l'a rapporté le magazine Stern le mois dernier, une rencontre a eu lieu au domicile de Lafontaine en Sarre.
Schröder, considéré comme un ami proche du président russe Vladimir Poutine et qui a travaillé pendant des années pour des groupes énergétiques russes, a été sévèrement critiqué depuis le début de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine, y compris au sein de son propre parti, en raison de l'absence de critiques à l'égard de Poutine.
Source: www.dpa.com