- Cour: Interception de conférence de presse des militants du climat autorisée
Le tribunal régional de Munich I a statué que l'écoute clandestine de conversations entre journalistes et porte-parole de la "Last Generation" était légale. Le tribunal a argumenté que le numéro de téléphone en question appartenait à un suspect contre lequel des enquêtes étaient en cours pour soupçon de formation d'une organisation criminelle. Sans la surveillance téléphonique, les enquêtes auraient été "significativement entravées". Le tribunal a rejeté cinq plaintes de journalistes contre les ordres correspondants du tribunal local de Munich, en déclarant que la surveillance n'était pas directement ciblée sur les représentants des médias et que le numéro écouté n'était pas exclusivement utilisé pour les appels avec les journalistes.
L'avocat Nicola Bier de "Reporters Without Borders" a critiqué la décision, en déclarant que "le travail journalistique nécessite une communication confidentielle" et que "la liberté de la presse et, dans ce cas, le secret des télécommunications auraient dû être particulièrement pris en compte pendant les enquêtes criminelles."
"Reporters Without Borders" et la Société pour les Libertés Civiles, qui ont soutenu les deux plaignants, ont déclaré qu'ils considèrent la surveillance téléphonique comme inconstitutionnelle, malgré la décision du tribunal. Ils vont maintenant examiner les étapes juridiques supplémentaires, une plainte constitutionnelle étant la seule option restante dans ce cas.
Les plaignants avaient été précédemment déboutés au tribunal local de Munich. Le tribunal avait statué en fin novembre 2023 que son propre accord de surveillance était légal, en invoquant la menace significative pour la sécurité publique posée par les actions des activistes du climat comme justification. La surveillance a été décrite comme une "intervention intensive, mais brève."
L'Office de police criminelle de Bavière, agissant sur les instructions du parquet de Munich, avait écouté plusieurs connexions téléphoniques, y compris un contact de presse du groupe, à l'automne 2022. La mesure a pris fin en fin avril 2023, selon les enquêteurs. La mesure a suscité de vives critiques, en particulier parce que le tribunal local n'avait même pas explicitement mentionné la liberté de la presse dans l'ordre original d'écoute téléphonique, ainsi que ses raisons.
Lors de l'écoute de connexions téléphoniques, surtout lorsque les personnes concernées sont des détenteurs de secrets professionnels tels que les journalistes, les autorités sont tenues de peser les intérêts en jeu, et une forte suspicion d'un crime grave est généralement requise.
Le parquet de Munich enquête depuis plus d'un an sur plusieurs membres de la "Last Generation" pour soupçon de formation d'une organisation criminelle. Dans le cadre de ces enquêtes, plusieurs résidences de membres du groupe ont été perquisitionnées lors d'une razzia nationale en mai 2023. Le tribunal régional de Munich I a ultérieurement statué que l'action de perquisition était également légale.
La décision du tribunal régional de Munich sur l'affaire de la surveillance téléphonique a mis en évidence la complexité de l'équilibre entre les enquêtes légales et l'importance de la communication confidentielle dans le journalisme, comme l'a souligné l'avocat Nicola Bier de "Reporters Without Borders". Les activistes du climat, dont les connexions téléphoniques ont été écoutées, opèrent dans un environnement qui nécessite souvent une communication discrète, rendant l'affaire de la surveillance téléphonique particulièrement sensible dans de tels cas.