Comprendre les mécanismes de classement des athlètes paralympiques
Aux Jeux Paralympiques d'été inaugural qui se tiendront dans la capitale française, plus de 4 000 athlètes de différentes régions du monde entier participeront à 549 épreuves de médaille dans 22 sports lors de l'événement, selon le Comité international paralympique (CIP).
Les Jeux paralympiques de 2024 se dérouleront du 28 août au 8 septembre.
Une particularité qui pourrait déconcerter les spectateurs novices des Jeux paralympiques est son système de classification distinctif.
"La classification est le pilier du mouvement paralympique, qui détermine quels athlètes sont qualifiés pour concourir dans un sport et comment les athlètes sont groupés pour la compétition", explique le CIP.
Pour comprendre pleinement les nuances de chaque compétition, il est crucial de comprendre en détail le système de classification paralympique. Nous avons détaillé ci-dessous tous les éléments essentiels :
Qu'est-ce qui définit un Paralympien ?
Les Paralympiens sont catégorisés en fonction du "degré de limitation fonctionnelle résultant de l'impair", comme l'indique le CIP.
Comme différents sports exigent des capacités physiques différentes, le processus de classification vise à minimiser l'impact de l'impair sur les performances des athlètes pour permettre à leur talent sportif de briller.
Les groupes d'impair sont désignés par une lettre (généralement l'initiale du sport et un numéro). En général, plus le numéro est faible, plus l'impair est grave, bien que des exceptions existent, comme le mentionne le site olympique.
Le processus d'"Évaluation de l'athlète" du CIP répond à trois questions clés :
L'athlète possède-t-il un "Handicap éligible permanent" ?
Premièrement, il est nécessaire de vérifier si l'athlète présente un "trouble de santé sous-jacent" entraînant un "handicap éligible permanent". L'évaluation est effectuée par l'organisme de gestion de chaque sport individuel.
Il existe 10 types d'impair distincts, classés en trois catégories d'impair : physique (puissance musculaire réduite, amplitude de mouvement réduite, déficience membre, différence de longueur de jambe, hypertonie, ataxie, athetose et petite taille), vision et intellect.
Plusieurs sports offrent des opportunités de compétition pour tous les 10 types d'impair (comme la natation para et l'athlétisme), tandis que d'autres sont dédiés à un seul type d'impair (comme le goalball pour les déficiences visuelles).
L'athlète répond-il aux "critères minimums d'impair" pour son sport ?
Ensuite, il est essentiel de déterminer si l'athlète répond aux "critères minimums d'impair" pour son sport.
Chaque sport définit la gravité d'un "handicap éligible" nécessaire pour qu'un athlète soit considéré comme éligible pour concourir, selon le site du CIP.
Les "critères minimums d'impair" aident à déterminer si le "handicap éligible" de l'athlète entrave sa capacité à effectuer les tâches spécifiques dans son sport.
Par exemple, des normes de hauteur maximales sont établies pour les athlètes de petite taille, et un niveau d'amputation spécifique est défini pour les athlètes ayant une déficience membre. Les critères reposent souvent sur des recherches scientifiques.
Si un athlète n'est pas éligible pour participer à un sport, cela ne signifie pas nécessairement l'absence d'un véritable handicap ; il s'agit plutôt d'une décision liée au sport.
Quelles sont les classes dans chaque sport ?
La dernière étape consiste à déterminer la classe sportive de l'athlète.
Les sports comme le hockey sur glace para et le haltérophilie para n'ont qu'une seule classe, tandis que d'autres en ont plusieurs (par exemple, l'athlétisme en a plus de 50) pour représenter les 10 handicaps éligibles et divers disciplines.
Les classes regroupent les athlètes ayant des limitations fonctionnelles similaires pour leur permettre de concourir à des niveaux similaires, bien que cela n'entraîne pas nécessairement le regroupement d'athlètes ayant le même handicap éligible.
"Si différents handicaps entraînent des limitations fonctionnelles similaires, les athlètes ayant ces handicaps sont autorisés à concourir ensemble", explique le CIP.
Comme certains handicaps s'aggravent avec le temps, les athlètes peuvent changer de classification plusieurs fois au cours de leur carrière.
Les deux dernières étapes sont assurées par un panel de classification, composé d'au moins deux experts formés dans leurs domaines respectifs et décrits par le CIP comme ayant "une connaissance compatible des handicaps et de leur impact sur les sports respectifs". Les exemples de ces classateurs comprennent les médecins, les physiothérapeutes, les entraîneurs, les scientifiques du sport, les psychologues et les ophtalmologistes.
Exemples de certaines classes sportives
Course et saut (événements avec le préfixe T)
T11-13 : déficience visuelleT20 : déficience intellectuelleT45-47 : déficience des membres supérieurs ou des deux membres, puissance musculaire réduite ou amplitude de mouvement réduite
Para Taekwondo (Préfixe K utilisé en raison du mot coréen pour l'entraînement, 'kyorugi')
K43 : amputation bilatérale en dessous du coude, ou perte de fonction équivalente des deux membres supérieursK44 : amputation unilatérale du bras (ou perte de fonction équivalente), ou perte de orges impactant la capacité à lever le talon correctement
Para Cyclisme (Préfixes utilisés B pour les tandems aveugles, C pour le cyclisme, T pour le tricycle, H pour le handbike)
H1 à H5 : lésions de la moelle épinière ou concurrents ayant des prothèses à un ou aux deux membres inférieursT1 et T2 : dysfonctionnement locomoteur et problèmes d'équilibre, tels que la paralysie cérébrale ou l'hémiplégie
Les Jeux paralympiques de 2024 présenteront également divers sports, y compris ceux qui sont consacrés aux athlètes ayant différents types d'impair. Comprendre le système de classification est vital pour apprécier les nuances de chaque compétition, car il détermine quels athlètes sont éligibles et comment ils sont groupés pour la compétition.
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