Poutine effectue une rare visite aux Émirats arabes unis alors que la guerre en Ukraine fait rage
M. Poutine a fait l'éloge de la coopération entre les deux pays lors de sa rencontre avec le président Mohammed bin Zayed Al Nahyan à Abou Dhabi mercredi, décrivant les Émirats arabes unis comme "le principal partenaire commercial de la Russie dans le monde arabe."
Il doit ensuite se rendre à Riyad pour rencontrer le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman (MBS), dans le cadre d'une tournée éclair au cours de laquelle Moscou espère afficher et continuer à favoriser ses liens étroits avec les États du Golfe, alors que les guerres font rage au Moyen-Orient et en Europe.
Cette visite constitue un rare voyage à l'étranger pour M. Poutine depuis que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt à son encontre pour des crimes de guerre présumés commis en Ukraine. Les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite n'ont pas ratifié le statut de Rome de la CPI et ne sont donc pas tenus d'arrêter le président russe.
Le mandat d'arrêt de la CPI a considérablement limité la capacité de M. Poutine à voyager à l'étranger. Il n'a pas assisté en personne au sommet des BRICS qui s'est tenu à Johannesburg en août, car l'Afrique du Sud est signataire du statut de Rome.
M. Poutine entretient de bonnes relations avec les deux États du Golfe, qui sont restés neutres face à l'invasion massive de l'Ukraine, malgré les pressions exercées par l'Occident pour qu'ils se joignent aux sanctions contre la Russie.
Une escorte de cavalerie a accompagné M. Poutine jusqu'à l'entrée principale du palais Qasr al-Watan, où il a été reçu par son homologue des Émirats arabes unis, a rapporté le média d'État russe TASS. Le palais a joué les hymnes des deux pays avant que les présidents ne marchent le long d'une garde d'honneur.
Soulignant les liens historiques entre la Russie et les Émirats arabes unis, M. Poutine a déclaré que l'Union soviétique avait été l'un des premiers pays à reconnaître les Émirats arabes unis comme un État souverain en 1971.
Les deux dirigeants profiteront de leur visite pour discuter de questions allant du pétrole et du commerce à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, en passant par la guerre entre Israël et le Hamas, a déclaré M. Poutine avant les entretiens.
Après la délégation d'Abou Dhabi, M. Poutine se rendra à Riyad, principal partenaire de Moscou au sein de l'OPEP+, un groupe des principaux producteurs de pétrole du monde dans les rangs duquel la Russie a été admise en 2016.
Les deux États du Golfe ont également aidé la Russie à faciliter les récents échanges de prisonniers.
En septembre dernier, MBS a joué un rôle clé dans la conclusion d'un accord qui a permis la libération de près de 300 personnes, dont 10 étrangers et des commandants qui ont mené la défense ukrainienne de Marioupol.
L'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont également participé à l'accord qui a permis d'échanger la basketteuse américaine Brittney Griner contre le trafiquant d'armes russe Viktor Bout à l'aéroport d'Abou Dhabi, il y a presque un an jour pour jour, ont déclaré les deux pays à l'époque.
CNN a rapporté mardi - la veille du voyage de M. Poutine au Moyen-Orient - que Washington avait présenté à Moscou une autre proposition d'échange de prisonniers alors qu'elle tente d'obtenir la libération de deux citoyens américains, l'ex-marine Paul Whelan et le journaliste du Wall Street Journal Evan Gershkovich.
En réponse à cette information, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré à l'agence de presse russe RIA Novosti : "Nous ne discutons pas de ce sujet en public".
Malgré les efforts constants de l'administration Biden pour ramener Whelan et Gershkovich, tous deux officiellement reconnus comme détenus à tort par le département d'État, il n'y a eu aucun succès.
Lundi marquait le 250e jour d'emprisonnement de Gershkovich, tandis que Whelan entre ce mois-ci dans sa cinquième année de détention en Russie.
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Source: edition.cnn.com