Macron accepte la démission du Premier ministre français, sans successeur clairement visible
S'ilagère Attal avait proposé sa démission une semaine dernière après la défaite de l'alliance centriste d'Ensemble de Macron aux secondes tours des élections parlementaires françaises rapides, mais le président s'y était opposé, lui demandant de rester un temps courte pour maintenir la stabilité.
Huit jours plus tard, Macron a accepté la démission d'Attal après une réunion à l'Élysée à Paris, mais une fois de plus lui a demandé de rester en poste jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, ce qui laisse la France en situation politique d'attente, sans successeur clair à voir.
"Pour que cette période prenne fin le plus rapidement possible, il est à la charge des forces républicaines de travailler ensemble pour construire l'unité autour de projets et d'actions au service du peuple français", a déclaré l'Élysée dans un communiqué.
La constitution française stipule que le président nomme un nouveau premier ministre, mais elle ne précise pas comment ni le temps dans lequel il doit agir.
Pendant ce temps, un gouvernement de transition siège en place, capable de répondre aux urgences mais pas autorisé à mettre en œuvre des réformes législatives.
À part cela, les députés français se réuniront jeudi pour élire le président de l'Assemblée nationale, à deux votes exigant la majorité du corps de 577 sièges. Si les deux premiers votes ne font élire personne, le candidat ayant le plus grand appui parlementaire sera sélectionné dans un troisième vote.
Après leur démission, Attal et ses collègues ministres qui sont députés seront autorisés à voter dans l'élection du président de l'Assemblée nationale, potentiellement apportant des voix clés dans le corps divisé.
Le président de l'Assemblée nationale occupe une position comparée au président de la Chambre des représentants, organisant l'agenda législatif et dirigeant l'attribution de postes de commissions clés.
Aucun successeur évident
La démission d'Attal ouvre la voie à Macron pour nommer un successeur, mais il n'y a pas de candidat évident pour le remplacer. Le parlement élu semble être bloqué après que le second tour de scrutin a livré un parlement divisé.
Bien que l'élection ait été incertaine, elle a été saluée comme une victoire pour le milieu français et une mesure des désirs massifs des électeurs de maintenir les extrêmes à l'écart du pouvoir.
La droite nationale de Marine Le Pen (RN) avait pris une position de tête dans le premier tour, suscitant des craintes selon lesquelles la France pourrait être sur le point d'élire son premier gouvernement d'extrême droite depuis le régime collaborationniste Vichy de la Seconde Guerre mondiale.
Mais, après une semaine de négociations politiques qui ont vu plus de 200 candidats centristes et de gauche se retirer pour éviter de scinder les voix, la RN est tombée à la troisième place au second tour. Dans un résultat inattendu, l'alliance Nouveau Peuple Français (NFP) a remporté le plus grand nombre de sièges de tout bloc.
C'est d'usage que le président français nomme un premier ministre issu du plus grand groupe parlementaire. Mais il n'est toujours pas clair de quelle partie de l'NFP ce sera.
Cette alliance hâtivement assemblée, qui s'est formée juste des jours suivant que Macron a annoncé les élections dernier mois, comprend plusieurs partis couvrant un vaste terrain idéologique, de la France Défié à la Parti socialiste et Place Publique.
Mais, plus d'une semaine après le scrutin, l'alliance n'a toujours pas présenté de candidat ministériel, ce qui pourrait être un signe des divisions internes de la vaste – et potentiellement fracturée – coalition.
La France Défié a remporté le plus grand nombre de sièges de tout parti dans l'NFP, et donc aurait pu être attendue de présenter un candidat pour succéder à Attal. Mais les alliés de Macron ont répété plusieurs fois qu'ils ne travailleront pas avec son leader, le populiste Mélenchon, disant que son parti est aussi extrême – et donc inapte au gouvernement – que la RN.
Même si Macron nomme un premier ministre issu de l'NFP, le parti devra encore entrer dans une coalition supplémentaire – probablement avec Ensemble – pour approuver des lois.
Une autre option est un gouvernement technique. Macron n'est pas obligé constitutionnellement de nommer un premier ministre issu du plus grand bloc, et donc pourrait appeler une candidature extérieure aux affaires politiques pour gérer les affaires quotidiennes. L'Italie a pris cette option en nommant Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, pour diriger son gouvernement.
Des discussions sur un nouveau premier ministre ont commencé, considérant l'alliance Nouveau Peuple Français (NFP) comme une possible option en raison de son succès électoral. Cependant, les alliés de Macron ont exprimé des réserves à l'égard de travailler avec le leader populiste de France Défié, Jean-Luc Mélenchon, au sein de l'NFP. Par conséquent, la possibilité d'un gouvernement technique, avec une candidature extérieure aux affaires politiques, apparaît également dans le contexte des paysages politiques européens et mondiaux.