Le Premier ministre du Bangladesh a fui après les manifestations: l'armée annonce un gouvernement de transition
Le chef de l'armée a déclaré : "Nous allons former un gouvernement de transition," lors de son allocution télévisée. Pour ce faire, il rencontrera les principaux partis d'opposition ainsi que les représentants de la société civile - mais pas le parti de Hasina.
Le président du pays, Mohammed Shahabuddin, a annoncé lundi avoir ordonné la libération immédiate de l'ex-première ministre et chef de l'opposition Khaleda Zia de prison. Les manifestants détenus seront également libérés.
"Le pays a beaucoup souffert, l'économie a été affaiblie, de nombreuses personnes ont été tuées - il est temps de mettre fin à la violence," a insisté le chef de l'armée. "Je prends l'entière responsabilité." Il espère que la situation dans le pays se calmera maintenant.
Précédemment, des manifestants anti-gouvernementaux ont envahi le palais gouvernemental dans la capitale Dacca. À la télévision, on les a vus en train de forcer les portes, de piller des meubles et des livres, ou de se prélasser sur des lits. Dans les rues, les gens fêtaient, certains dansant sur un char.
Plus tard, les manifestants ont également envahi le parlement, les maisons et les boutiques des collègues de Hasina, des stations de télévision, un musée et des postes de police, selon des sources policières.
Hasina a été conduite dans un "endroit sûr". "Son équipe de sécurité lui a demandé de partir, elle n'a pas eu le temps de se préparer," a appris l'AFP de son entourage. Initialement, la septuagénaire a été évacuée du palais dans un convoi de voitures et plus tard transportée par hélicoptère hors de son pays de 170 millions d'habitants. Selon les médias indiens, l'hélicoptère a atterri sur une base militaire près de la capitale New Delhi. De là, elle aurait prévu de poursuivre son voyage à Londres.
La fuite a eu lieu un jour après dimanche, où des centaines de milliers de partisans et d'opposants du gouvernement se sont affrontés dans les rues à coups de couteaux, de bâtons et de matraques. Les forces de sécurité ont également tiré dans la foule avec des fusils.
Selon les chiffres de l'AFP, 94 personnes ont été tuées dimanche. C'était le plus grand nombre de victimes en une journée depuis le début des manifestations contre le gouvernement en juillet, avec un total d'au moins 356 personnes tuées. Au moins 56 personnes sont mortes lors des heurts de lundi, selon les sources policières et médicales.
Initialement, les manifestants sont descendus dans la rue contre un système de quota pour l'attribution d'emplois dans la fonction publique, qu'ils estimaient favoriser les partisans de Hasina. Au fil du temps, la demande de démission de la première ministre en poste depuis 2009 est devenue l'objectif du mouvement de protestation, avec de plus en plus de personnes de tous horizons se joignant à eux. Des stars du cinéma, des musiciens connus et d'anciens généraux ont également exprimé leur soutien, ainsi que des entreprises du secteur textile, important pour l'économie du pays.
Le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell, a déclaré qu'une "transition pacifique et ordonnée vers un gouvernement démocratiquement élu" était maintenant essentielle. Un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a également déclaré qu'il était "important pour le Bangladesh de continuer sur sa voie démocratique". Il a ajouté : "Nous déconseillons maintenant