Crise budgétaire - Le jubilé honteux du chancelier
C'est désormais clair : lorsque la nouvelle année commencera, l'Allemagne se retrouvera sans budget. Olaf Scholz, Christian Lindner et Robert Habeck n'ont pas réussi à combler à temps le trou de plusieurs milliards que la Cour constitutionnelle a creusé dans leurs caisses. Le chancelier du SPD a été le premier à en informer les instances de son parti et le groupe parlementaire au Bundestag jeudi dernier. Ici au moins, le chancelier mène de front. La seule question est : où aller ?
Un budget est la base de toute politique. Un gouvernement qui ne peut plus se mettre d'accord sur un budget commun est incapable d'agir politiquement. Même si cela ne devait être valable que pour les premières semaines de la nouvelle année, une coalition ne peut pas tomber plus bas. Un budget n'est pas tout en politique. Mais sans budget, tout n'est rien.
Au congrès du parti, les mains vides et des valeurs médiocres
Olaf Scholz, qui fête jeudi soir ses noces d'argent dans sa vie privée, s'apprête à fêter un anniversaire embarrassant sur le plan politique : lorsque le chancelier rejoindra ses camarades vendredi - deux ans jour pour jour après son élection au Bundestag - lors du congrès du SPD, il arrivera les mains vides à bien des égards. Son gouvernement n'a pas de budget pour 2024. Sa coalition a perdu massivement l'approbation dans les sondages et la confiance dans les compétences personnelles du chancelier a également beaucoup souffert.
La gestion de crise tout à fait honorable de la première année de gouvernement est depuis longtemps éclipsée par une deuxième année qui peut se résumer en trois mots : Loi sur le chauffage, crise budgétaire, impuissance. Un gouvernement qui voulait montrer aux citoyens des perspectives d'avenir se gouverne lui-même peu à peu vers le désespoir. Dans ces moments-là, on se console volontiers en se disant que les choses ne peuvent que s'améliorer. Mais dans ce cas, ce n'est pas vrai.
"La plus grande crise de politique intérieure de l'Ampel".
Lors de la "plus grande crise de politique intérieure" (Lars Klingbeil, chef du SPD) de l'Ampel, les trois principaux politiciens de la coalition n'ont pas réussi à sauter par-dessus leur ombre pour réparer les graves dommages qu'ils ont causés au début de leur règne par une astuce financière risquée. C'est déjà assez embarrassant.
A cela s'ajoute le fait qu'aucun accord politique sur le futur budget n'est envisageable, qui permettrait à cette coalition de gagner réellement en prestige. Car en réalité, il s'agit uniquement de savoir qui doit payer les dégâts que l'Ampel a causés au pays. Augmentations d'impôts, suppressions de subventions, économies, peu importe où le gouvernement compte trouver les 17 milliards d'euros qui manquent au moins, c'est comme si un automobiliste allait chercher l'argent auprès du premier piéton non impliqué à cause d'une contravention pour stationnement interdit.
Se servir d'argent qui ne lui appartenait pas
Mais si le chancelier et ses collègues trouvent de toutes nouvelles sources pour trouver l'argent, s'ils conçoivent à nouveau une nouvelle comptabilité créative pseudo-géniale, ou s'ils finissent même par se féliciter d'avoir utilisé la crise comme une chance pour quelque chose, alors il faudra se demander pourquoi, dans l'urgence, il est soudain possible de faire ce à quoi on avait renoncé au début de la coalition.
Car il n'en reste pas moins que cette coalition n'existe que parce qu'elle s'est servie au début, pour surmonter les contradictions, d'argent qu'elle n'avait pas. Parce qu'elle a payé la facture du pouvoir avec des crédits qu'elle n'avait pas. Parce qu'elle a misé sur le fait de s'en sortir d'une manière ou d'une autre. C'est une erreur qui ne peut plus être réparée. Et l'Ampel veut désormais la faire oublier en continuant à se débattre. Qui cela peut-il encore convaincre ?
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Source: www.stern.de