La Grande-Bretagne et le Rwanda concluent un nouvel accord migratoire
La Cour suprême de Grande-Bretagne avait déclaré illégal un accord conclu précédemment par le gouvernement britannique avec le Rwanda pour l'expulsion de demandeurs d'asile et d'autres migrants. La Cour n'avait notamment pas considéré le Rwanda comme un pays tiers sûr : Il a donc considéré que l'accord n'était pas compatible avec les obligations internationales de la Grande-Bretagne, car il était possible que le Rwanda expulse les personnes vers des régions où elles risquaient d'être persécutées. Les juges se sont ainsi ralliés à la décision de l'instance inférieure.
Le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, a maintenant indiqué que les deux pays allaient mettre en place un tribunal commun composé de juges rwandais et britanniques à Kigali afin de s'assurer qu'aucun des immigrés amenés au Rwanda ne soit renvoyé dans son pays. Les parlements des deux pays devront voter sur ce tribunal, a ajouté Mukuralinda. D'autres détails sur le nouvel accord sont restés ouverts dans un premier temps.
Le jugement de la Cour suprême a été un revers pour le Premier ministre conservateur Rishi Sunak, qui subit actuellement de fortes pressions politiques internes pour limiter l'immigration. Les personnes qui traversent la Manche dans de petites embarcations en tant qu'immigrés clandestins sont dans le collimateur.
Après la décision de la Cour suprême, Sunak avait annoncé vouloir sauver le projet d'expulsion des migrants vers le Rwanda en signant un nouvel accord. Celui-ci "tiendra compte des préoccupations" mentionnées dans le jugement.
Sunak veut également faire modifier d'urgence des lois au Parlement afin de faire classer le Rwanda comme pays tiers sûr. "J'en ai assez de voir notre politique sur le Rwanda bloquée", a-t-il écrit mardi dans le journal "The Sun". "J'ai ordonné au gouvernement de travailler sur une législation d'urgence pour arrêter le manège et mettre fin au problème une fois pour toutes".
Cleverly a déclaré avant son voyage à Kigali : "Nous sommes clairs sur le fait que le Rwanda est un pays sûr et que nous travaillons pour faire avancer ce partenariat afin d'arrêter les bateaux et de sauver des vies". Près de 30.000 personnes ont jusqu'à présent traversé la Manche par bateau cette année pour se rendre en Grande-Bretagne, contre près de 46.000 l'année précédente.
Le premier vol d'expulsion vers le Rwanda aurait déjà dû avoir lieu en juin 2022 sur la base de l'accord précédent conclu en avril. Un recours de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) l'a empêché au dernier moment.
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Source: www.stern.de