Des enquêtes indiquent que des obus de chars israéliens ont frappé et tué un journaliste de l'agence Reuters en octobre.
Les rapports de Reuters, de l'AFP, d'Amnesty International et de Human Rights Watch s'appuient sur des analyses médico-légales, des témoignages et des entretiens avec des représentants du gouvernement, des avocats et des professionnels de la santé.
Les conclusions sont conformes à une analyse des événements effectuée par CNN à l'époque. Une équipe de CNN qui se trouvait à proximité, dans le sud du Liban, a indiqué à l'époque que le projectile qui a touché les journalistes le 13 octobre provenait d'Israël.
CNN a demandé aux Forces de défense israéliennes (FDI) de commenter ces allégations.
Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien, a déclaré jeudi qu'il n'était "pas au courant" de ces nouvelles informations. "Le principe directeur de la campagne israélienne contre le Hamas est le respect des principes du droit international en matière de proportionnalité, de nécessité et de distinction", a-t-il déclaré. "Nous visons le Hamas, nous ne visons pas les civils.
Le 14 octobre, le porte-parole des FDI, Richard Hecht, a qualifié la mort d'Abdallah de "tragique", sans le nommer directement ni reconnaître l'implication d'Israël. Le même jour, les FDI ont déclaré : "Un rapport a été reçu indiquant qu'au cours de l'incident, des journalistes ont été blessés dans la zone. L'incident est en cours d'examen.
L'AFP et HRW affirment dans leurs rapports que la frappe était une attaque ciblée "délibérée" d'Israël contre les journalistes. Dans une déclaration à Reuters, M. Hecht a déclaré : "Nous ne prenons pas les journalistes pour cible". Il n'a pas fourni d'autres commentaires, a rapporté l'agence de presse.
M. Abdallah, 37 ans, a été tué et six autres journalistes ont été blessés alors qu'ils filmaient la frontière israélienne depuis le sud du Liban. Christina Assi, photographe de l'AFP, a été amputée d'une jambe et reste à l'hôpital, selon l'AFP.
Après analyse des fragments d'armes retrouvés sur place, les rapports indiquent que les journalistes ont été tués et blessés par un obus de char de 120 mm d'origine israélienne "qui n'est utilisé par aucun autre groupe dans la région", ajoute l'AFP, tiré à un peu plus d'un kilomètre de la position des équipes.
Selon les déclarations officielles et l'analyse vidéo et la géolocalisation de l'incident par CNN, au moins six autres journalistes de l'AFP, de Reuters et d'Al Jazeera, portant tous des gilets pare-balles clairement identifiés comme "presse", ont été blessés dans l'explosion.
Al Jazeera a accusé l'armée israélienne de "cibler délibérément les journalistes pour réduire les médias au silence", affirmant que ces attaques s'inscrivent dans un "schéma d'atrocités répétées" à l'encontre des journalistes.
L'enquête d'Amnesty International n'a trouvé "aucune indication qu'il y avait des combattants ou des objectifs militaires sur le site des frappes".
Le 13 octobre, une source de sécurité libanaise a déclaré à CNN qu'un hélicoptère Apache israélien avait été vu au-dessus du site de l'attaque - une affirmation qui a été répétée dans les enquêtes publiées jeudi.
"Les forces israéliennes disposaient de tours d'observation, d'éléments terrestres et de moyens aériens déployés pour surveiller étroitement la frontière. Tous ces éléments auraient dû permettre aux forces israéliennes de savoir qu'il s'agissait de journalistes et de civils et non d'une cible militaire", a déclaré Amnesty dans son rapport.
"Notre enquête sur l'incident a mis au jour des éléments de preuve effrayants indiquant qu'il s'agissait d'une attaque contre un groupe de journalistes internationaux qui faisaient leur travail en rendant compte des hostilités. Les attaques directes contre des civils et les attaques aveugles sont absolument interdites par le droit international humanitaire et peuvent constituer des crimes de guerre ", a déclaré Aya Majzoub, directrice régionale adjointe d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
"Les frappes étaient délibérées et ciblées", a déclaré l'AFP dans son rapport. Phil Chetwynd, directeur de l'information mondiale de l'AFP, a déclaré dans le rapport : "L'AFP a été très claire sur le fait que nous emprunterons toutes les voies judiciaires que nous jugerons pertinentes et possibles pour faire en sorte que Christina et Issam obtiennent justice".
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Source: edition.cnn.com