"Aucun problème entre nous qui soit insoluble"
Entre Ankara et Athènes, les sujets de discorde dominent depuis des années : Chypre, le tracé des frontières, les ressources naturelles. Mais depuis quelque temps, les deux pays se rapprochent à nouveau et veulent désormais accélérer nettement le rythme. Lors d'une rencontre, Erdogan et Mitsotakis choisissent les grands mots.
La Grèce et la Turquie veulent améliorer leurs relations tendues. "La géographie et l'histoire nous ont dicté que nous vivions dans le même voisinage ... occasionnellement en confrontation", a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis après sa rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. "Mais je ressens une responsabilité historique de saisir cette occasion pour mettre les deux Etats côte à côte, comme le sont nos frontières", a-t-il ajouté. "Il n'y a pas de problème entre nous qui soit insoluble", a souligné Erdogan. A l'avenir, une telle rencontre devrait avoir lieu chaque année.
Au début de sa première visite officielle à Athènes depuis 2017, Erdogan s'est dit convaincu qu'une "nouvelle ère" commençait. "Nous devons être optimistes, et cet optimisme portera ses fruits à l'avenir", a-t-il ajouté lors d'une rencontre avec son homologue grecque Katerina Sakellaropoulou.
La coopération doit être développée dans les domaines du tourisme, du commerce, de l'énergie, mais aussi de l'immigration, de la technologie et de l'éducation. C'est ce qu'ont convenu en parallèle de nombreux ministres des deux pays. Le volume des échanges commerciaux entre les deux membres de l'OTAN devrait notamment doubler au cours des cinq prochaines années pour atteindre dix milliards de dollars américains (environ 9,3 milliards d'euros). Les citoyens turcs veulent à l'avenir obtenir sans problème des visas d'une semaine pour passer des vacances sur dix îles grecques proches de la côte turque. L'UE a déjà donné son accord.
L'aide aux victimes du tremblement de terre a permis une détente
Des désaccords importants subsistent notamment sur la souveraineté dans la mer Égée et le droit d'exploiter des ressources telles que le gaz naturel sous le fond de la mer. Nous espérons pouvoir surmonter ces questions également, a déclaré Mitsotakis. L'année dernière encore, Erdogan avait adopté un ton acerbe, accusant Athènes d'occuper des îles en mer Égée. "Nous pourrions venir soudainement une nuit", avait-il alors menacé. Les deux pays se disputent en outre depuis des années au sujet de Chypre divisée, où l'armée turque continue d'occuper la partie nord de l'île.
Dans les années 1990, les pays étaient même au bord de la guerre. Les relations se sont améliorées après que la Grèce a envoyé de l'aide à la Turquie suite à un tremblement de terre dévastateur en février. Erdogan avait auparavant appelé le Premier ministre grec Mitsotakis "mon ami" dans une interview accordée à un journal grec. Après les réélections d'Erdogan et de Mitsotakis cette année, les deux hommes ont déclaré vouloir mettre leur rivalité de côté. Depuis sa réélection, le président turc s'efforce d'améliorer ses relations avec les pays de l'UE comme l'Allemagne. Les tensions avec les pays de l'UE que sont la Grèce et Chypre ont constitué un obstacle à cette démarche.
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Source: www.ntv.de