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Un accord avec les séparatistes ouvre la voie à la formation d'un gouvernement

Une nouvelle édition du gouvernement de gauche de Pedro Sánchez se dessine en Espagne. Le socialiste s'est assuré le soutien du leader séparatiste catalan Puigdemont. Le prix à payer est élevé.

Le Premier ministre espagnol par intérim Pedro Sánchez..aussiedlerbote.de
Le Premier ministre espagnol par intérim Pedro Sánchez..aussiedlerbote.de

Un accord avec les séparatistes ouvre la voie à la formation d'un gouvernement

Dans la lutte pour la formation d'un gouvernement en Espagne, les socialistes (PSOE) du Premier ministre par intérim Pedro Sánchez se sont assurés le soutien des séparatistes de Catalogne grâce à un accord controversé. Le négociateur du PSOE, Santos Cerdán, a annoncé jeudi à Bruxelles qu'un accord avait également été trouvé avec le deuxième des deux partis séparatistes. Il a été convenu d'une amnistie pour tous les "Catalanistas" poursuivis par la justice entre 2012 et 2023. En contrepartie, Junts veut voter à la chambre basse du Parlement pour un nouveau mandat de quatre ans de Sánchez.

La semaine dernière, le parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC) avait déjà approuvé un tel accord. "Nous sommes désormais prêts à entamer une nouvelle étape historique dans laquelle une solution politique négociée sera recherchée sur la base du respect et de la reconnaissance de la partie adverse", a déclaré Cerdán en référence aux aspirations à l'indépendance de la Catalogne. Cerdán ne s'est pas exprimé concrètement sur la possibilité d'un nouveau référendum sur l'indépendance de cette région du nord-est de l'Espagne. Les médias espagnols ont publié l'accord de quatre pages.

Sánchez a désormais besoin du soutien du parti basque PNV. Mais contrairement à ce qui se passe avec Junts, un accord n'est pas considéré comme problématique.

Les socialistes étaient pressés par le temps lors des discussions : si aucun nouveau gouvernement n'était formé avant le 27 novembre, les Espagnols devraient retourner aux urnes le 14 janvier.

L'opposition conservatrice se déchaîne

L'amnistie devrait notamment profiter aux indépendantistes qui ont participé à une tentative avortée de sécession de la région du nord-est de l'Espagne en 2017. Cela s'appliquerait également à Carles Puigdemont, qui vit en exil en Belgique. Le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a demandé au gouvernement intérimaire espagnol des informations sur le projet d'amnistie, compte tenu des "graves préoccupations" exprimées à son sujet.

L'opposition conservatrice et de droite espagnole se déchaîne contre l'amnistie. Le leader de l'opposition Alberto Núñez Feijóo, du Parti populaire conservateur (PP), a appelé à des manifestations dans tout le pays dimanche. Il a qualifié les projets d'amnistie de "plus grand attentat contre l'Etat de droit", d'autres représentants du PP ont parlé d'une "humiliation" des Espagnols. La porte-parole du parti populiste de droite Vox à Madrid, Rocío Monasterio, a même accusé Sánchez jeudi d'un "coup d'Etat". Les partisans et les politiques de Vox organisent depuis plusieurs jours des manifestations de protestation devant les quartiers généraux des socialistes. Des affrontements avec la police ont eu lieu à Madrid.

On s'attend désormais à ce que la présidente de la Chambre basse, Francina Armengol (PSOE), fixe le vote de la Chambre basse sur Sánchez en tant que chef du gouvernement à la semaine prochaine. Avec le soutien de l'alliance de gauche Sumar, ERC et Junts et d'autres partis régionaux, les socialistes obtiennent au moins 173 voix sur un total de 350. Lors du premier tour du vote au "Congreso de los Diputados", le candidat doit obtenir une majorité absolue d'au moins 176 voix favorables. Au second tour, une majorité simple suffit.

Lors des élections anticipées du 23 juillet, le PSOE n'était arrivé qu'en deuxième position derrière le Parti populaire (PP) conservateur du candidat Feijóo. Le roi Felipe VI avait donc dans un premier temps chargé Feijóo de former le gouvernement. Mais la candidature de cet homme de 62 ans a été rejetée fin septembre par la Chambre basse.

Source: www.dpa.com

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