Trop compliqué ? Karlsruhe se prononce sur la réforme électorale de 2020
La Cour constitutionnelle fédérale de Karlsruhe se prononcera sur la question de savoir si la loi électorale est trop compliquée et si les modifications apportées par la réforme électorale de 2020 sont légales. Il ne s'agit pas de la loi électorale actuelle, mais de la réforme précédente.
Celle-ci avait été imposée par la coalition noire-rouge de l'époque. 216 députés du FDP, des Verts et de la gauche, qui étaient alors tous dans l'opposition, ont porté plainte contre cette réforme.
Il s'agit entre autres des règles d'attribution des sièges selon lesquelles le Bundestag actuel a été formé en 2021. La réforme avait pour objectif de réduire la taille du Bundestag, qui n'a cessé de croître en raison des mandats excédentaires et compensatoires.
Du point de vue des plaignants, le principe de l'égalité des chances entre les partis est violé. Ils reprochent en outre aux règles d'être beaucoup trop compliquées et opaques. La deuxième chambre s'est penchée sur cette question de manière très détaillée dès l'audience d'avril. La question de savoir si une loi électorale pourrait être anticonstitutionnelle du seul fait qu'aucun électeur ne la comprendrait a été discutée.
Concrètement, la plus haute juridiction allemande a affaire à ce que l'on appelle un contrôle des normes. Dans ce cadre, les juges examinent la constitutionnalité d'une norme juridique - en l'occurrence l'article 1, points 3 à 5 de la 25e loi modifiant la loi électorale fédérale - sous tous les aspects possibles.
Un résultat important pour la réélection à Berlin
Le résultat devrait être particulièrement important pour la réélection prévue à Berlin. En effet, il est possible que les élections fédérales de 2021 doivent être répétées dans certaines circonscriptions en raison de pannes survenues le jour du scrutin. Une procédure est également en cours à Karlsruhe ; le jugement sera rendu le 19 décembre. Cette nouvelle élection devrait en fait se dérouler selon les mêmes règles que l'élection principale initiale. Mais si celle-ci s'est déroulée selon des règles non conformes à la Constitution, des questions juridiques épineuses se posent quant à la procédure de réélection.
Le Bundestag compte actuellement 736 députés, un nombre jamais atteint auparavant. La règle avait été fixée à 598 à l'origine. Tout le monde s'est donc accordé à dire qu'une réforme était nécessaire. Seule la question du "comment" fait l'objet d'un débat depuis des années. Car chacun veut éviter que la cure de rapetissement se fasse à ses dépens.
L'une des critiques adressées à la réforme de 2020 était que les mandats excédentaires ne sont compensés par des mandats compensatoires pour d'autres partis qu'à partir du quatrième mandat. Les mandats de surplomb se produisent lorsqu'un parti remporte plus de mandats directs que le nombre de sièges qui lui reviennent selon le résultat des deuxièmes voix. Lors de l'audience à Karlsruhe en avril, le politicien des Verts Till Steffen avait critiqué le fait que la CSU s'était ainsi assuré un "avantage spécial très fort". En Bavière, les candidats de la CSU remportent généralement presque toutes les circonscriptions.
Réforme du droit électoral propre à l'Ampel
Entre-temps, l'actuelle coalition Ampel, composée du SPD, des Verts et du FDP, a mis en place sa propre réforme du droit électoral. Elle va encore nettement plus loin que la réforme précédente et est vivement critiquée par l'opposition actuelle. Plusieurs plaintes contre elle ont déjà été déposées devant la Cour constitutionnelle fédérale.
C'est dans ce contexte que le FDP, les Verts et la gauche ont proposé de suspendre leur procédure concernant la réforme précédente. Ils estimaient que l'affaire était close. Mais les juges ont vu les choses différemment et ont rejeté la demande en mars, estimant qu'il existait un intérêt public à la poursuite de la procédure.
Source: www.dpa.com