Procédure d'asile dans des pays tiers ? La chef des Verts a des doutes
La présidente des Verts, Ricarda Lang, estime que les procédures d'asile dans les pays de transit et les pays tiers en dehors de l'UE sont incompatibles avec les conventions internationales. Bien sûr, il y a un mandat d'examen pour les centres de transit dans les pays tiers, a déclaré Lang dans l'émission "Frühstart" de RTL/ntv, mais : "Je ne peux pas imaginer comment cela est juridiquement compatible avec la Convention européenne des droits de l'homme, la Convention de Genève sur les réfugiés".
Elle ne peut pas non plus s'imaginer que l'on trouvera un Etat dans lequel de telles procédures pourraient être mises en pratique. La chef des Verts a surtout rejeté le soi-disant modèle rwandais, dans lequel les réfugiés sont expulsés par avion vers des pays tiers pour leur procédure d'asile : "Ce qui est clair pour nous - une forme de "modèle rwandais", nous le rejetons très clairement". Toute proposition examinée et finalement mise en œuvre "doit être conforme au droit européen - et ce n'est clairement pas le cas du modèle Rwanda".
"Faire passer les demandeurs d'asile du statut de bénéficiaires de l'aide sociale à celui de contribuables".
Lang a également exprimé des doutes quant au versement prolongé des faibles allocations pour demandeurs d'asile, sur lequel les chefs de gouvernement des Länder et le chancelier Olaf Scholz (SPD) s'étaient mis d'accord dans la nuit de lundi à mardi. Nous allons examiner cela de près d'un point de vue juridique. Il est toutefois important d'avoir évité une baisse générale des prestations sociales pour les demandeurs d'asile.
Mais la voie la plus importante pour faire progresser l'intégration des personnes est de les faire travailler, "c'est-à-dire de les faire passer du statut de bénéficiaires de l'aide sociale à celui de contribuables. Et c'est là que nous faisons de grands pas en avant avec l'assouplissement des interdictions de travailler". Dans l'ensemble, le "pacte allemand sur la migration" adopté constitue une bonne base.
Des doutes sur le sens des contrôles aux frontières
Lang a également exprimé des doutes quant à la prolongation de trois mois des contrôles fixes aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse dans la prochaine étape. "Il ne s'agit pas d'avancer maintenant des solutions qui paraissent les plus dures possibles, mais d'avancer celles qui apportent le plus possible", a déclaré Lang. Il faut se demander si les coûts et les bénéfices sont proportionnels et si des contrôles permanents sont vraiment utiles. "J'ai quand même des doutes à ce sujet".
Elle conseillerait à la ministre fédérale de l'Intérieur Nancy Faeser (SPD) de s'entretenir avec ceux qui doivent mettre en œuvre les contrôles. Le syndicat de la police, par exemple, affirme que des contrôles fixes permanents aux frontières entraîneraient un surcroît de travail sans apporter un grand bénéfice en termes de sécurité.
Source: www.dpa.com