Poutine déplore la fin de l'amitié germano-russe
Lors de la cérémonie de prestation de serment des nouveaux ambassadeurs, dont fait partie le politicien FDP Alexander Graf Lambsdorff, le président russe Poutine présente une fois de plus sa propre vision des choses. Il regrette les anciens contrats gaziers et considère que Berlin est responsable de beaucoup de choses, mais pas lui-même.
Le président russe Vladimir Poutine a fait part au nouvel ambassadeur allemand à Moscou, Alexander Graf Lambsdorff, de ses regrets concernant "l'abandon par l'Allemagne du gaz russe", comme le présente le chef du Kremlin. "Pendant plus d'un demi-siècle, nous avons pu développer avec l'Allemagne une approche commerciale pragmatique qui a été agréable pour nos deux pays et pour l'ensemble du continent européen", a déclaré Poutine lors d'une cérémonie de prestation de serment des ambassadeurs étrangers nouvellement nommés à Moscou.
"Notre pays a fourni sans interruption du gaz écologiquement propre à l'Allemagne", a ajouté le chef de l'État russe. Ce partenariat a été "littéralement pulvérisé" par l'explosion du gazoduc Nord Stream, a-t-il ajouté. Le gazoduc traversant la mer Baltique avait été endommagé fin septembre 2022 par une série d'explosions encore inexpliquées. Outre l'Ukraine, qui en est à l'origine, la Russie est également soupçonnée.
Le Kremlin avait toutefois déjà stoppé le flux de gaz via Nord Stream 1 avant les explosions. Moscou a d'abord invoqué une turbine à gaz manquante après des travaux de maintenance au Canada pour réduire les livraisons via le gazoduc Nord Stream 1. Puis les livraisons de gaz ont été totalement interrompues pour cause de maintenance et n'ont pas repris en raison d'une fuite de pétrole présumée dans la station de compression de Portovaïa.
L'UE a accusé Gazprom de fermer le gazoduc sous de faux prétextes. La Russie préfère brûler le gaz plutôt que d'honorer les contrats. En stoppant les livraisons, la Russie voulait surtout augmenter la pression pour assouplir les sanctions imposées par l'Occident dans le cadre de la guerre russe contre l'Ukraine.
L'Allemagne serait responsable de la glaciation
Dans son discours au Kremlin, retransmis par la télévision nationale, Poutine a accusé le gouvernement fédéral d'être responsable d'une nouvelle ère glaciaire qui ne serait bénéfique ni pour l'Allemagne, ni pour la Russie, ni pour l'ensemble du continent européen. Le président russe n'a bien sûr pas vu que la guerre d'agression contre l'Ukraine, qui a fait des dizaines de milliers de morts, était à l'origine de cette période glaciaire et d'une nette détérioration de la situation en Europe. Au lieu de cela, l'homme de 71 ans s'est plaint que les relations entre Berlin et Moscou n'avaient pas été gelées "à notre initiative".
Outre Lambsdorff, une vingtaine de nouveaux ambassadeurs de pays européens ont prêté serment, dont la Suède, la Grande-Bretagne, la Slovénie et la Grèce. Les relations de Moscou avec nombre de ces pays occidentaux se sont nettement refroidies depuis l'offensive russe en Ukraine et en raison des sanctions imposées à la Russie.
Poutine espère soi-disant de meilleures relations
"Les temps ne sont pas faciles", a souligné le chef du Kremlin. S'adressant au nouvel ambassadeur britannique, Poutine a déclaré qu'il espérait que la situation évoluerait "pour le mieux dans l'intérêt de nos pays et nations". Londres est considéré comme l'un des principaux soutiens de l'Ukraine. Les pays occidentaux exigent de Poutine qu'il mette fin à la guerre et que les troupes russes se retirent complètement du territoire ukrainien, ce que le Kremlin refuse.
Face au nouvel ambassadeur de Suède, le chef du Kremlin s'est plaint du "manque total de communication" entre Moscou et Stockholm et de la limitation de la coopération économique. Il a également exprimé son inquiétude quant à l'abandon par la Suède de sa "politique de non-participation aux alliances militaires, menée depuis 200 ans". Le pays scandinave espère adhérer rapidement à l'OTAN.
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Source: www.ntv.de