Pistorius qualifie de "catastrophe" la possible réélection de Trump
L'ancien président américain Trump veut se faire réélire. En cas de victoire, le ministre de la Défense Pistorius voit d'un mauvais œil les relations transatlantiques. L'Europe ne pourrait alors plus compter sur les Etats-Unis pour se défendre contre l'agresseur russe par exemple.
Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius a mis en garde contre des conséquences importantes pour l'engagement américain en Europe en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Ce cas de figure serait "une catastrophe", a déclaré Pistorius à Berlin. Si le président américain actuel Joe Biden était réélu, ce serait certes "nettement mieux". Mais même sous Biden, il est "prévisible que les Etats-Unis déplacent leur focalisation, leur attention, davantage vers l'Indo-Pacifique".
"S'ils le font, ils ne seront probablement pas en mesure de maintenir leur engagement en Europe au même niveau", a déclaré Pistorius lors du forum berlinois de politique étrangère de la Fondation Körber. Cela signifie que les Européens au sein de l'OTAN devront "au plus tard à ce moment-là (...) assumer davantage de responsabilités".
Trump a déjà eu des relations difficiles avec les partenaires européens de l'OTAN lors de son premier mandat. Au début, il a même qualifié l'alliance militaire d'"obsolète". Par la suite, il a régulièrement critiqué les Européens pour leurs dépenses de défense trop faibles et a notamment reproché à l'Allemagne de se laisser protéger de la Russie aux dépens des Etats-Unis.
Pistorius : les Européens doivent approfondir la coopération en matière d'armement
Dans l'optique d'une coopération renforcée des Européens en matière d'armement, Pistorius a déclaré que celle-ci devait également miser sur la création de systèmes compatibles. Car l'une des leçons de la guerre en Ukraine est qu'il ne doit pas y avoir trop de types différents de systèmes d'armes. Ainsi, il ne peut pas dire combien de types différents de munitions d'artillerie de calibre 155 millimètres il y a. "Nous ne pouvons pas nous le permettre si, en cas d'urgence, nous devons nous battre ensemble sur le flanc est".
L'initiative pour une défense aérienne européenne (ESI) lancée par le chancelier Olaf Scholz a en outre montré qu'il n'y avait pas du tout de système d'armes en Europe pour la défense contre les missiles à longue portée. C'est pourquoi l'Allemagne a commandé le système israélien Arrow 3.
Pistorius a reconnu que cela avait entraîné un désaccord avec la France. Le président français Emmanuel Macron a estimé qu'il y avait suffisamment de temps pour développer un tel système en Europe, car il n'y avait pas de menace imminente. "On peut discuter de cette appréciation", a déclaré Pistorius. "Nous disons que nous sommes au moins tellement menacés que nous ne pouvons pas attendre dix ans pour développer quelque chose".
Source: www.ntv.de