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"On se fait passer pour les idiots du monde entier"

Débat avec Aiwanger et Lang

Aiwanger parle du tract, Lang de ses péchés de jeunesse..aussiedlerbote.de
Aiwanger parle du tract, Lang de ses péchés de jeunesse..aussiedlerbote.de

"On se fait passer pour les idiots du monde entier"

Dans le talk-show Maischberger de la chaîne ARD, deux politiciens qui ne pourraient pas être plus différents se disputent sur la politique migratoire de l'Ampel. Les invités sont la chef des Verts, Ricarda Lang, et le président des Freie Wähler, Hubert Aiwanger.

C'est une discussion houleuse que se livrent ce soir la coprésidente des Verts, Ricarda Lang, et le chef des Freie Wähler, Hubert Aiwanger, qui est vice-ministre-président et ministre de l'économie en Bavière. Aiwanger ne fait pas l'unanimité depuis la révélation, début septembre, d'un tract antisémite incendiaire que l'actuel ministre transportait dans son cartable lorsqu'il était élève. Bien entendu, le tract et l'attitude d'Aiwanger à son égard sont évoqués entre les deux hommes politiques.

"Tout d'abord, je m'étonne que les choses soient toujours remises sur le tapis, ce qui s'est passé il y a presque quarante ans", déclare Aiwanger. Il a été victime d'une campagne de salissage, "et les citoyens l'ont évalué avec un résultat électoral de pointe". Dans sa région d'origine, il y a eu des résultats de 60 pour cent et plus, poursuit Aiwanger. Le fait est que les Freie Wähler ont obtenu 15,8 pour cent des voix lors des élections régionales d'octobre en Bavière, soit une augmentation d'environ trois pour cent. Le parti se place en deuxième position derrière la CSU. Dans sa circonscription de Landshut, Aiwanger a nettement remporté le mandat direct avec 37,2 pour cent. Ce n'est toutefois pas dans la circonscription d'Aiwanger en Basse-Bavière que les Freie Wähler ont remporté le plus de secondes voix, mais dans la ville souabe de Kaufbeuren, à un peu plus de 150 kilomètres de Landshut.

Alcopops contre journal incendiaire

Aiwanger se réjouit du résultat électoral de son parti, et il a toutes les raisons de l'être. L'affaire des tracts n'a en aucun cas porté préjudice au ministre de l'Economie. Aiwanger le sait aussi : "Les électeurs l'ont classé de telle sorte que c'est une cochonnerie de confronter quelqu'un presque quarante ans plus tard à des choses qui, pour la plupart, n'étaient même pas vraies". Il s'est excusé, et d'ailleurs, quand on est jeune, on fait beaucoup de bêtises. Ricarda Lang, des Verts, le reconnaît également. Elle a par exemple trop bu d'alcopops dans sa jeunesse. Mais un journal incendiaire antisémite, c'est tout autre chose.

"Je n'étais pas antisémite et je ne le suis pas non plus", explique Aiwanger. Et d'ajouter que celui qui est assis dans une maison de verre ne devrait pas jeter des pierres, comme l'ont fait les journalistes du "Süddeutsche Zeitung", qui ont finalement diffusé le tract en question à des millions d'exemplaires. Et il reproche à Lang : "Pensez à Claudia Roth et ainsi de suite, aux incidents antisémites de Verts qui étaient majeurs et qui tiennent ensuite des propos clairement antisémites. Vous balayez cela d'un revers de main". Lang répond : "Je ne sais justement pas de quel incident vous parlez".

Selon Aiwanger, il existe en Allemagne un antisémitisme agressif. Selon Aiwanger, la faute en revient aux migrants qui ont été attirés dans le pays, notamment par les Verts. Lang rejette cette accusation : "Nous luttons contre toute forme d'antisémitisme, d'où qu'il vienne", déclare la femme politique. Sur ce point, Aiwanger est d'accord avec elle. Néanmoins, le chef des électeurs libres dénonce particulièrement les islamistes qui exigent la destruction d'Israël dans les rues. "Ce sont des absurdités que nous avons fait entrer dans le pays", dit-il. "Si l'on voit que les manifestations dépassent les capacités de la police, si l'on voit qu'elles finissent par être dirigées contre Israël, alors je les interdirais. Et je finirais par expulser les personnes qui s'y montrent agressives, si elles n'ont pas le passeport allemand", ajoute Aiwanger.

Lang rejette cette demande. Les manifestants sont souvent des personnes qui vivent en Allemagne depuis trois ou quatre générations, explique la politicienne des Verts. Sa recette : "Faire preuve de fermeté en politique intérieure, faire respecter les interdictions d'associations d'un côté, mais aussi l'intégration".

Aiwanger et l'immigration

Les deux hommes politiques savent que le nombre élevé de personnes ayant fui leur pays est un problème en Allemagne. Selon Lang, le gouvernement fédéral soutiendra beaucoup plus les communes dans la résolution de ces problèmes, surtout financièrement. Il se prononce toutefois contre l'examen des demandes d'asile dans des pays tiers. Cela va à l'encontre de la Convention de Genève sur les réfugiés, dit-elle.

Aiwanger critique surtout la coalition de l'Ampel parce qu'elle ne fait pas assez pour expulser les migrants violents. Il estime en outre que l'État doit reprendre le contrôle des frontières. "Si nous voyons déjà que nous faisons entrer dans le pays des gens qui ont jeté leurs passeports et qui n'avouent même pas d'où ils viennent !" Aiwanger ne laisserait plus entrer ces personnes sur le territoire. Au lieu de cela, leur identité devrait être établie sur place, et si cela n'est pas possible, ils devraient être renvoyés en Pologne ou en Autriche. On ne peut pas laisser entrer les gens dans le pays et ensuite seulement discuter de leur statut. "Nous sommes les idiots du monde entier", a déclaré Aiwanger.

Lang ne veut pas répondre concrètement à la question de savoir si Aiwanger est favorable à un retrait de l'Allemagne de la Convention de Genève sur les réfugiés. Il estime toutefois que l'Allemagne interprète mal cette convention.

Source: www.ntv.de

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