Linnemann : "Nous avons besoin d'un grand coup de balai".
Les résultats du sommet entre l'Etat fédéral et les Länder sur la politique des réfugiés de lundi dernier continuent d'agiter les esprits. Dans le talk-show Maybrit Illner de la ZDF, il est question de la solution dite des pays tiers dans les procédures d'asile.
Les résultats du sommet sur les réfugiés de lundi dernier font toujours l'objet de vives discussions. Ils seront également abordés ce soir dans le talk-show Maybrit Illner de la ZDF. Les invités sont quelque peu étonnés par les premières phrases du secrétaire général de la CDU, Carsten Linnemann : "Le résultat est bon, surtout pour les communes. Elles attendent depuis des mois une injection de fonds. Elles en ont besoin parce que les réfugiés sont là", déclare le politicien. Mais il ajoute ensuite : "Nous voulions un panneau d'arrêt pour l'immigration illégale". Sur ce point, les décisions prises lors de la conférence entre l'État fédéral et les Länder ne vont pas assez loin pour de nombreux politiciens de l'Union. "Nous avions en fait besoin d'un changement de cap, et ce document n'est pas un changement de cap", affirme Linnemann.
En effet, le chef de la CDU Merz avait demandé que les demandes d'asile soient à l'avenir examinées dans des pays tiers qui ne font pas partie de l'Union européenne. C'est également ce qu'ont proposé des experts en migration en Allemagne. La Première ministre italienne Meloni a négocié avec l'Albanie à ce sujet. C'est également ce que souligne Linnemann. En revanche, la solution des pays tiers fait l'objet d'un débat au sein de la coalition de l'Ampel. La présidente des Verts, Ricarda Lang, s'y est déjà opposée.
On ne sait pas si les procédures d'asile dans les pays tiers fonctionnent vraiment. Une commission doit désormais l'examiner. C'est ce qui a été stipulé dans l'accord de coalition du gouvernement des feux de signalisation, constate la rédactrice en chef du Redaktionsnetzwerk Deutschland, Eva Quadbeck. Scholz ne pouvait donc pas agir autrement.
"D'abord mettre en œuvre les décisions".
De nombreux éléments plaident en faveur d'une telle solution, estime le ministre-président de Basse-Saxe, Stephan Weil. Mais le politicien du SPD a encore besoin d'éclaircissements : "Pour moi, la question se pose pour les personnes qui sont déjà en Allemagne : Les emmenons-nous contre leur gré dans un autre pays ou, dans le cas du Rwanda, dans une toute autre partie du monde ? Mais avant tout, que se passe-t-il dans les cas où la procédure d'asile est rejetée ? Les laisse-t-on au Rwanda, ou que se passe-t-il ? Et je n'ai pas encore entendu de réponse raisonnable à ces questions". Personne ne répondra non plus à ces questions jusqu'à la fin du talk-show de la ZDF. Weil explique qu'il n'a pas voulu que le tir figure dans le document final, mais qu'il en est désormais ainsi. "La décision globale est si importante que je ne voulais certainement pas qu'elle échoue sur une telle question. Pour moi, c'est l'élément décisif", a déclaré Weil. L'État fédéral et les Länder ont discuté d'un cap commun. Il est maintenant important d'aller de l'avant.
Le ministre de l'Agriculture, Cem Özdemir, des Verts, est également de cet avis. On a tout de même convenu que les migrants pourraient trouver du travail plus rapidement ou qu'ils recevraient plus longtemps des prestations financières selon la loi sur les prestations des demandeurs d'asile, qui sont plus basses que le Bürgergeld. "Nous allons maintenant mettre cela en œuvre, nous sommes fidèles au contrat", dit Özdemir. En ce qui concerne la solution des pays tiers, le politicien a une opinion claire : "Il est évident que cela ne fonctionne pas que les gens qui étaient dans un pays de l'UE soient ensuite transférés. Nous devons à nouveau changer cela". La Cour européenne des droits de l'homme a ainsi déclaré que le projet de la Grande-Bretagne de faire examiner les procédures d'asile au Rwanda était contraire aux droits de l'homme. "Ce n'est donc manifestement pas aussi simple que cela", a déclaré Özdemir. Il demande que les décisions prises soient d'abord mises en œuvre. "En Allemagne, nous sommes très bien placés pour retomber immédiatement dans les querelles de partis. Laissons-nous d'abord les mettre en œuvre".
Limiter l'immigration au lieu de l'expulser
L'experte en migration Victoria Rietig juge elle aussi les décisions du sommet majoritairement positives, mais doute de leur mise en œuvre. Il faudrait en partie des partenaires européens qui pourraient ne pas être d'accord, et il existe en outre des "processus follement inefficaces" dans la répartition du travail entre l'Etat fédéral, les Länder et les communes. Elle critique en outre la complexité du droit de l'immigration, que de nombreux services des étrangers n'arrivent pas à gérer. Ceux-ci auraient urgemment besoin de plus de personnel. Ainsi, les décisions d'expulsion diffèrent d'un Land à l'autre, c'est pourquoi elles sont souvent injustes.
Pour le secrétaire général de la CDU, M. Linnemann, les expulsions ne sont pas la solution. L'homme politique demande que l'afflux d'immigrés soit réduit. "Les chiffres doivent baisser", affirme Linnemann. Il maintient que ce qui a été décidé lors du sommet entre l'Etat fédéral et les Länder "n'est pas un grand coup. La solution des pays tiers serait un grand pas en avant". Linnemann pourrait également s'imaginer des centres de transit à proximité des frontières, où l'on déciderait qui peut rester et qui ne le peut pas. "Ceux qui peuvent rester vont à la commune, ceux qui ne peuvent pas rester doivent rentrer". Les exigences de Linnemann : "Titrer les pays du Maghreb comme pays d'origine sûrs, stopper le regroupement familial, et nous devons agir sur le revenu de citoyenneté". La CDU/CSU reste prête à soutenir le gouvernement des feux de signalisation en matière de politique migratoire, affirme Linnemann. "Mais nous avons besoin d'un grand coup, pas d'un petit".
Source: www.ntv.de