Les économistes : réformer le frein à l'endettement serait une option
Après que la Cour constitutionnelle allemande a annulé le deuxième budget supplémentaire pour 2021, les économistes évoquent une réforme du frein à l'endettement. Celui-ci fixe des limites strictes aux nouveaux emprunts de l'État fédéral. "Une réforme du frein à l'endettement avec de nouvelles fenêtres d'endettement clairement définies serait une meilleure voie que de tester constamment la zone grise constitutionnelle du frein à l'endettement", a déclaré Friedrich Heinemann du ZEW à Mannheim. Le président de l'institut Ifo de Munich, Clemens Fuest, estime lui aussi qu'une réforme est envisageable, dans laquelle le nouvel endettement serait limité aux investissements nets, comme il l'a écrit sur X (anciennement Twitter).
Urteil des BVerfG: Die Umgehung der Schuldenbremse wird dauerhaft erheblich erschwert. Die Bundesreg. kann nun versuchen, für 2023 oder 2024 eine Notlage zu erklären, aber das könnte ebenfalls vor dem BVerfG scheitern. Sonst bleiben nur Ausgabenkürzungen oder höhere Steuern.
— Clemens Fuest (@FuestClemens) November 15, 2023
Le président de l'Institut allemand de recherche économique (DIW), Marcel Fratzscher, a écrit sur Twitter : "Il y a encore suffisamment d'argent dans le Fonds pour le climat et la transformation (KTF), de sorte que l'interdiction par la Cour constitutionnelle fédérale ne posera pas de problèmes immédiats". Mais le gouvernement fédéral devrait maintenant suspendre le frein à l'endettement pendant au moins une année supplémentaire afin de pouvoir contracter les emprunts nécessaires et financer les mesures promises. Le frein à l'endettement n'est pas adapté à notre époque, "car il prive la politique de la marge de manœuvre nécessaire pour lutter contre les crises et réaliser des investissements urgents pour l'avenir - dans l'éducation, la protection du climat, l'innovation et les infrastructures".
Die Entscheidung des #Bundesverfassungsgericht|s zum #Klimafonds ist gut und sollte eine dringend benötigte Reform der #Schuldenbremse anstoßen.
Mein Statement, mit 🧵:https://t.co/ygMe94aFoq
— Marcel Fratzscher (@MFratzscher) November 15, 2023
Mercredi, la Cour constitutionnelle fédérale avait déclaré anticonstitutionnelle une réaffectation de 60 milliards d'euros dans le budget de 2021. L'Etat fédéral ne peut donc pas utiliser les fonds destinés à la lutte contre la crise de Corona pour la protection du climat. Cela pourrait avoir des répercussions importantes sur le fonds dit "climatique et de transformation", avec lequel le gouvernement fédéral voulait payer de nombreux programmes d'aide - entre autres pour le remplacement des vieux chauffages au mazout et au gaz.
Un contrôle démocratique plus difficile
Du point de vue d'une politique budgétaire transparente, ce jugement est à saluer, a écrit Heinemann, chercheur au ZEW. "La fuite des budgets de base au niveau fédéral et dans les Länder était une évolution erronée qui rendait plus difficile le contrôle démocratique des budgets. La tentative d'exploiter une crise à court terme - la pandémie - pour une possibilité d'endettement à plus long terme a désormais échoué".
Fuest a fait remarquer : "Actuellement, la politique gère l'argent de manière assez lâche et distribue des subventions avec une justification douteuse, comme par exemple les 10 milliards pour Intel à Magdebourg. Le jugement oblige maintenant à remettre beaucoup de choses sur le banc d'essai". Fratzscher s'est exprimé dans le même sens : "Après les énormes subventions accordées à l'industrie, le gouvernement fédéral devrait rééquilibrer ses aides sur le plan social et ne pas oublier les personnes à revenus moyens et faibles".
Source: www.dpa.com