Les députés du Bundestag abandonnent après 15 heures
Mercredi, la Cour constitutionnelle fédérale déclare anticonstitutionnel un fonds spécial du gouvernement fédéral de 60 milliards d'euros. Lors des discussions finales sur le nouveau budget, de nombreuses questions restent donc en suspens au cours d'une longue séance. La CDU reproche aux feux de signalisation d'avoir tout simplement ignoré le jugement.
La commission budgétaire du Bundestag a interrompu tôt le matin ses discussions finales sur le projet de budget pour 2024. Les discussions sur les budgets des ministères sont terminées, ont annoncé les chefs du budget de la coalition Ampel - Dennis Rohde, Sven-Christian Kindler et Otto Fricke - après 15 bonnes heures. Les débats devraient être clôturés jeudi prochain lors d'une session spéciale. Auparavant, une audition numérique d'experts est prévue mardi, au cours de laquelle les conséquences de la récente décision de la Cour constitutionnelle sur le budget seront expliquées.
La Cour constitutionnelle allemande avait annulé 60 milliards d'euros de crédits transférés de manière anticonstitutionnelle au gouvernement. Les conséquences pour le budget 2024 n'étant pas claires, la CDU/CSU voulait reporter les discussions finales. Selon les budgétaires de la coalition, les sections 32 pour les intérêts et 60 pour la gestion financière générale seront discutées lors de la session spéciale de jeudi. Ce n'est qu'alors que les chiffres clés du budget et le nouvel endettement seront connus.
Le frein à l'endettement devrait être mathématiquement respecté pour la deuxième année consécutive. Dans son projet, le ministre des Finances Christian Lindner s'était basé sur un nouvel endettement de 16,6 milliards d'euros. En raison de la détérioration des perspectives conjoncturelles, la marge d'endettement a entre-temps augmenté de 5,5 milliards d'euros supplémentaires, selon les indications de Lindner.
Pas de décision sur l'aide à l'Ukraine
Dans la section 60 sur l'administration financière générale, on trouve des projets importants qui n'ont pas encore été décidés. Parmi eux, le doublement de l'aide militaire à l'Ukraine à huit milliards d'euros l'année prochaine. Les politiciens de l'Ampel ont prétendu tenir compte de l'arrêt de Karlsruhe en prenant cette décision plus tard. "Nous prenons ainsi le temps d'examiner le jugement de Karlsruhe", ont expliqué les politiciens de l'Ampel. Ils ont reproché à l'Union d'opposition d'avoir refusé de coopérer. "Elle a d'abord tenté d'annuler la séance, puis elle n'a pas déposé un seul amendement au budget fédéral".
Les ministres de la coalition ont prévu d'expliquer à la presse dans la matinée les décisions prises pour les différents ministères. La CDU/CSU avait cependant reproché à la coalition de s'en tenir à l'adoption du budget sans évaluation concrète des conséquences de l'arrêt de Karlsruhe. "La coalition discute de ce budget comme si la décision d'hier n'avait pas existé", a déclaré le chef de la CDU, Friedrich Merz, à la chaîne de télévision ZDF dans la soirée. "Et nous n'y participerons certainement pas". Et d'ajouter : "Je prédis que cela va à nouveau dans le sens d'un budget fédéral anticonstitutionnel".
Merz : on peut se passer de la sécurité de base pour les enfants
Merz a demandé à la coalition de fixer des priorités dans le budget. Selon lui, on pourrait par exemple renoncer à la sécurité de base pour les enfants prévue à partir de 2025. "La sécurité de base pour les enfants n'apporte d'amélioration pour aucune famille ni aucun enfant, mais elle dépense 500 millions d'euros pour une nouvelle bureaucratie et crée 3000 nouveaux postes dans le service public", a déclaré Merz. "Ce serait pour une fois un signal clair de la part de la coalition qu'elle veut vraiment changer quelque chose maintenant. Mais elle ne le fait pas".
Après le succès de la plainte contre le fonds climatique du gouvernement fédéral, la CDU/CSU examine en outre une plainte contre le bouclier fiscal de 200 milliards d'euros destiné à freiner les prix de l'énergie. Merz compte sur les premiers résultats d'un avis juridique à ce sujet au plus tard au début de la semaine suivante. "Sur cette base, je prendrai alors la décision d'aller également à Karlsruhe contre le FSM", a annoncé Merz.
Le gouvernement fédéral examine également les conséquences de l'arrêt de Karlsruhe pour le Fonds de stabilisation économique (FSE), que le chancelier Olaf Scholz avait qualifié de "double coup de pouce" contre la hausse des prix de l'énergie suite à la guerre en Ukraine. Le FSM avait été doté de 200 milliards d'euros de crédits en 2022, en suspension du frein à l'endettement. Le gouvernement s'est ainsi créé un cadre d'endettement de réserve. Celle-ci servira notamment à financer le freinage des prix du gaz et de l'électricité. La majeure partie des dépenses est engagée cette année. En 2024 également, elle servira à financer la prolongation des freins à l'augmentation des prix jusqu'à fin mars .
Source: www.ntv.de