Incendie raciste : Accusation de complicité
Le parquet fédéral a porté plainte contre un deuxième homme pour un incendie criminel raciste perpétré il y a plus de 30 ans contre un foyer de demandeurs d'asile à Sarrelouis, dans la Sarre. Il est soupçonné de complicité de meurtre et de complicité de tentative de meurtre sur 20 personnes, a fait savoir le parquet fédéral à Karlsruhe. Le suspect défend une "idéologie marquée par des convictions nationales-socialistes et racistes".
Lors de l'incendie du foyer pour demandeurs d'asile en 1991 à Sarrelouis, Samuel Yeboah, un demandeur d'asile de 27 ans originaire du Ghana d'Afrique de l'Ouest, est mort. Deux autres habitants de la maison ont sauté d'une fenêtre et se sont cassé des os. Dix-huit autres habitants ont pu s'enfuir sans être blessés. Selon le communiqué, le suspect aurait tenu des propos positifs sur les attentats racistes peu avant l'attaque et aurait ainsi influencé le futur incendiaire.
Un homme de 52 ans condamné à six ans et dix mois
Ce dernier, aujourd'hui âgé de 52 ans, n'avait été condamné qu'en octobre pour l'attentat mortel par le tribunal régional supérieur de Coblence à une peine pour mineurs de six ans et dix mois, entre autres pour meurtre. Selon le tribunal, il avait déclenché l'incendie pour des motifs racistes. Le jugement n'est pas encore définitif.
Lors du procès devant le tribunal régional supérieur de Coblence, l'homme désormais accusé avait été désigné par plusieurs témoins comme le chef de la scène skinhead de l'époque. Il est déjà en détention préventive depuis début juin de cette année.
Selon le communiqué de lundi, il se serait rendu dans un restaurant de Sarrelouis dans la nuit du 18 au 19 septembre 1991, entre autres avec le condamné précédent. A cette occasion, le groupe aurait également parlé d'attentats racistes en Allemagne de l'Est. L'homme aurait clairement fait savoir qu'il trouverait de tels attentats également bons à Sarrelouis, poursuit le rapport. Il aurait dit : "Il faudrait que quelque chose comme ça brûle ou arrive ici aussi". La personne déjà condamnée aurait été influencée et confortée par cette déclaration. Le tribunal doit maintenant décider de la recevabilité de l'accusation.
Source: www.dpa.com