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Conférence sur le climat à Dubaï - les enjeux

Le monde peut-il s'opposer à l'escalade de la crise climatique ? Il veut au moins essayer. Des dizaines de milliers de personnes se réunissent ces jours-ci pour cette tâche herculéenne - précisément dans un Etat pétrolier.

Un banc de sable asséché sur le Danube en basses eaux..aussiedlerbote.de
Un banc de sable asséché sur le Danube en basses eaux..aussiedlerbote.de

Conférence sur le climat à Dubaï - les enjeux

En cette fin d'année, qui sera probablement la plus chaude depuis le début des relevés, la communauté mondiale se penche sur son avenir. Les chefs d'État et de gouvernement se disputent la question suivante : que faisons-nous pour éviter que la chaleur ne s'intensifie et que le changement climatique ne provoque des dégâts bien plus importants ?

Environ 70.000 négociateurs, journalistes, activistes et experts sont attendus à la Conférence mondiale des Nations unies sur le climat à Dubaï, dont l'ouverture officielle était prévue ce jeudi. Tour d'horizon des enjeux et de la situation.

La prochaine conférence sur le climat - également appelée COP28 - est déjà la 28e rencontre de ce type. Quel est donc l'intérêt de tout cela ?

Il est légitime de douter que la crise soit résolue lors de ces conférences. Les processus sont lourds, les accords souvent volontaires. Et pourtant, le simple fait que des représentants de quelque 200 États se réunissent ne va pas de soi. Tous les Etats participants, même la Chine ou la Russie, reconnaissent ainsi de facto : Nous avons un problème commun.

Mais cela débouche-t-il sur quelque chose ?

Toujours est-il qu'à Paris, les Etats se sont mis d'accord en 2015 pour limiter le réchauffement climatique à bien moins de deux degrés - ou mieux, à 1,5 degré. La plupart des États ont ratifié cet accord et se sont donc engagés à mettre leur politique climatique en conformité avec celui-ci. Cela a été considéré à l'époque comme une percée. Toutefois, depuis lors, il ne s'est pas passé suffisamment de choses. "Cela apparaît régulièrement dans les décisions des conférences sur le climat, mais le papier est patient, c'est bien connu. Il se passe trop peu de choses", constate Jan Kowalzig, expert en diplomatie climatique chez Oxfam. Comme de nombreux États restent fortement dépendants du charbon, du pétrole et du gaz, il n'a pas été possible jusqu'à présent de s'engager clairement à sortir des énergies fossiles lors des sommets sur le climat.

Et c'est justement à Dubaï que cela devrait réussir ?

Les attentes dans ce domaine sont modérées, d'autant plus que la présidence ne montre guère d'ambition. L'hôte de la conférence, Sultan Ahmed al-Djaber, est également le chef du groupe pétrolier public Adnoc, qui prévoit de nombreux nouveaux projets fossiles. "On a fait du bouc le jardinier", estime le chef de Greenpeace Martin Kaiser. Au lieu de cela, un nouvel objectif ambitieux pour le développement des énergies renouvelables doit être convenu à Dubaï. Il est également question d'une enveloppe financière pour les dommages et les pertes, et pour la première fois depuis Paris, un bilan officiel est à l'ordre du jour : le monde est-il sur la bonne voie pour endiguer la crise ?

Les États sont-ils sur la bonne voie ?

Non, ils sont loin du compte, comme le montrent les analyses actuelles. Selon les Nations unies, la planète se dirige actuellement vers près de trois degrés d'ici la fin du siècle au lieu de 1,5 degré - et ce uniquement si tous les engagements des Etats sont tenus, ce qui ne semble pas être le cas actuellement. Une question décisive de la COP28 sera de savoir comment combler cet écart.

Est-il encore possible d'arrêter le changement climatique ?

On ne peut pas l'arrêter, mais on peut le limiter. "Chaque dixième de degré compte", telle est également la devise du chef de l'ONU pour le climat, Simon Stiell. Aujourd'hui déjà, le changement climatique provoque dans le monde entier des vagues de chaleur plus violentes et plus longues, des inondations dévastatrices, des tempêtes et des sécheresses - et ce, même avec un réchauffement d'environ 1,2 degré. Plus il fait chaud, plus les dommages climatiques sont importants.

Les conférences sur le climat sont-elles alors inutiles ?

Kowalzig est d'avis, comme d'autres spécialistes, que les conférences font certes beaucoup trop peu de choses, mais que la situation serait encore pire sans elles. Certes, on est encore loin des objectifs de Paris. "Mais nous nous dirigeons tout de même vers un réchauffement légèrement inférieur à 3 degrés, alors qu'il y a dix ans, il semblait encore dépasser les 4 degrés", explique Kowalzig. "Il ne faut en aucun cas s'en contenter, car même 2 degrés ou 3 degrés signifient d'énormes bouleversements dans de nombreux pays, des dommages catastrophiques aux récoltes, des Etats insulaires en voie de disparition, des régions inhabitables à long terme - et l'érosion des bases de vie de milliards de personnes".

Guerre d'Ukraine, guerre de Gaza, manque d'argent - est-il encore possible d'envisager des progrès communs dans la protection du climat ?

La situation mondiale accapare fortement l'attention des politiques et des médias. "Le montant de l'investissement politique que l'on peut consacrer au processus climatique dépend justement aussi des autres thèmes de la situation mondiale", constate l'expert Kowalzig. Mais en même temps, la protection du climat peut aussi être un dénominateur commun si l'on n'est pas d'accord sur beaucoup de choses. Ainsi, les grands pollueurs climatiques que sont les Etats-Unis et la Chine ont récemment émis des signaux positifs : Peu avant le sommet entre le président américain Joe Biden et le chef d'Etat et de parti chinois Xi Jinping, les deux pays se sont engagés à renforcer leur coopération dans la lutte contre le réchauffement climatique. La crise climatique est "l'un des plus grands défis de notre temps".

Source: www.dpa.com

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