"2024, c'est encore beaucoup à venir"
En pleine crise budgétaire, le ministre allemand des Finances Lindner veut présenter mercredi un budget supplémentaire pour l'année 2023. Lors du talk-show de la ZDF "Maybrit Illner", il sera question de la manière dont la crise pourrait être maîtrisée.
La crise budgétaire survenue après un arrêt de la Cour constitutionnelle allemande de mercredi dernier a le gouvernement fédéral bien en main. Le ministre fédéral des Finances Christian Lindner veut donc présenter mercredi prochain un budget supplémentaire pour cette année. Pour cela, une vache sacrée du ministre des Finances doit être abattue : Le frein à l'endettement doit à nouveau être suspendu cette année. Le ministre et chef du FDP avait jusqu'à présent exclu cette éventualité. Mais comment procéder ensuite ? C'est ce dont discuteront jeudi soir les invités du talk-show de Maybrit Illner sur la chaîne ZDF.
Le chef du groupe parlementaire du FDP, Christian Dürr, tente de tirer le meilleur parti de cette situation inextricable. Selon lui, le jugement a deux caractéristiques essentielles : Les crédits qui n'ont pas été dépensés dans le passé ne peuvent pas être reportés sur d'autres années. Et il doit y avoir un lien matériel direct. Il s'agissait d'une pratique courante dans les Länder, à laquelle le gouvernement fédéral va désormais mettre fin. Le budget supplémentaire ne crée pas de dettes supplémentaires, explique Dürr.
Néanmoins, l'Etat fédéral doit désormais se débrouiller avec beaucoup moins d'argent, explique la présidente du Conseil d'experts en économie, Monika Schnitzer. Selon elle, il manque 60 milliards d'euros du Fonds pour le climat et la transformation (KTF), auxquels s'ajoutent 160 milliards du Fonds de stabilisation économique (WSF). "Si l'on additionne tout cela maintenant, nous en sommes déjà à la moitié du budget fédéral", explique la scientifique. En réalité, le budget fédéral 2023 devrait présenter des dépenses de 476 milliards d'euros. Les 220 milliards d'euros manquants n'ont cependant rien à voir avec cela.
Monika Schnitzer souligne également une autre dimension de l'arrêt : L'insécurité de la population et de l'économie. "Cela freine l'économie, cela freine la tendance à investir, cela freine l'envie de consommer", dit-elle.
De nouveaux impôts ? Pas avec le FDP
Le chef du groupe parlementaire CSU, Alexander Dobrindt, en est également conscient. "Nous avons maintenant de la clarté pour 2023, mais pas pour 2024. Il y a encore des choses à venir", dit-il. Mais la Cour constitutionnelle fédérale a également accordé au législateur une marge de manœuvre relativement importante, qu'il doit savoir utiliser. L'opposition surveillera le gouvernement de près. "Nous ne voulons pas créer de difficultés supplémentaires pour les feux de signalisation, plus qu'ils ne se sont déjà créés eux-mêmes. Mais nous veillerons à ce que cela soit conforme au droit et à ce qu'une nouvelle fraude ou de nouvelles tentatives de violer la Constitution avec le prochain budget ne soient pas programmées".
Une possibilité pour un budget conforme à la Constitution l'année prochaine pourrait être l'introduction de nouveaux impôts, selon l'économiste Schnitzer. "On ne peut pas faire semblant de s'en sortir sans nouveaux frais, et quelqu'un doit les supporter. Et on pourrait déjà réfléchir à la possibilité de les supporter en faisant participer les personnes qui peuvent se le permettre". Ainsi, on aurait déjà pu introduire l'année dernière une taxe sur l'énergie.
Christian Dürr n'est pas d'accord avec cela. Il mise sur davantage d'investissements privés de la part de l'économie, justement pour la conversion aux nouvelles énergies. "Nous devons nous éloigner un peu de l'idée que nous aurions une sorte d'économie de subventions", dit-il.
Concevoir le frein à l'endettement de manière plus intelligente".
Le ministre des Finances du Bade-Wurtemberg, Danyal Bayaz, se prononce également en faveur d'une réduction des subventions publiques. Il faut établir des priorités, dit-il dans l'émission "Maybrit Illner". Dans le même temps, il demande plus de réduction de la bureaucratie et une discussion sur les règles actuelles en matière d'endettement. "Le frein à l'endettement a été un acquis, mais il doit être aménagé de manière plus intelligente pour permettre les investissements. Et je pense que nous devons aussi mener cette discussion maintenant".
Pour le budget 2024, le politicien CSU Dobrindt mise avant tout sur les économies. Il veut réduire la loi sur le chauffage et ne pas introduire la sécurité de base pour les enfants. Il ne pourra toutefois rien économiser dans ce domaine dans le budget 2024, car celle-ci ne doit démarrer qu'en 2025.
Quant à savoir si la coalition des feux de signalisation tiendra jusque-là - il n'en est pas sûr. "Je ne vois pas encore comment le litige budgétaire pourra être résolu en 2024 avec cet amalgame. On ne peut pas encore dire aujourd'hui si cela conduira à l'impossibilité de continuer à gouverner avec cet amalgame et à de nouvelles élections. Mais je pense qu'avec eux, il faut se préparer à à peu près tout".
Les deux invités du talk-show issus de la coalition des feux de signalisation, Dürr et Bayaz, ne s'inquiètent pas de la dissolution de la coalition. Monika Schnitzer non plus. Celle-ci espère une meilleure collaboration au sein de la coalition. Il sera passionnant de voir si le choc de Karlsruhe peut vraiment contribuer à unifier un peu la coalition.
Source: www.ntv.de