IG Metall : la crise budgétaire de l'État fédéral menace 100.000 emplois
La crise budgétaire de l'Etat fédéral déclenchée par un jugement de la Cour constitutionnelle fédérale met en danger 100.000 emplois existants ou prévus rien que dans le nord de l'Allemagne, estime le syndicat IG Metall. C'est le chiffre avancé jeudi par Daniel Friedrich, responsable de la région côtière du plus grand syndicat allemand. Friedrich a cité en exemple le projet de fabrication de batteries du groupe suédois Northvolt à Heide. "Nous avons les aciéries et les fonderies sur la Weser, à Hambourg et dans le Schleswig-Holstein avec 5000 emplois, où la question est de savoir comment cela va se passer maintenant", a déclaré Friedrich à l'agence de presse allemande.
A cela s'ajoute le thème de l'énergie éolienne sur terre et en mer. "Là aussi, nous voulions faire beaucoup de choses en amont. Là, nous sommes concernés par près de 30.000 emplois à nous seuls". Les investissements dans les domaines de l'hydrogène et de l'aviation climatiquement neutre pourraient être concernés. "Au premier coup d'œil, sans prendre en compte toute la question de la sous-traitance ou autre, on arrive à 100 000 emplois qui sont naturellement remis en question par les économies qui sont en jeu", poursuit le syndicaliste.
La semaine dernière, la Cour constitutionnelle fédérale a annulé la réaffectation de 60 milliards d'euros dans le budget fédéral 2021. L'argent avait été accordé sous forme de crédit Corona, mais devait être utilisé ultérieurement pour la protection du climat et la modernisation de l'économie. Parallèlement, les juges ont décidé que l'Etat n'avait pas le droit de mettre en réserve des crédits d'urgence pour les années suivantes. Cela a pour conséquence de mettre en péril d'autres sommes de plusieurs milliards pour des projets d'avenir.
Friedrich a exprimé sa "grande incompréhension" face à l'impasse politico-financière qui s'est installée dans cette situation et a exigé "des signaux clairs de Berlin et des capitales des Länder" pour que les investissements nécessaires pour l'avenir soient maintenus. "Nous n'avons pas fait les idées sur ce qu'il faut faire pour l'avenir de ce pays selon la devise "nous avons de l'argent, que voulons-nous faire ? "Mais au contraire, nous nous sommes posé la question de savoir ce que nous devons faire pour que le pays ait un avenir. Et c'est justement la restructuration de l'économie".
Source: www.dpa.com